Eternel insatisfait, Gaou Eric vise de «meilleurs lendemains»
L’homme Dynamitt.
«L’Homme Dynamitt» est le rappeur le plus prolifique de la scène urbaine tchadienne. Connu à l’état civil sous le nom de Mbairamadji Gaou Eric, Dynamitt est originaire de Moundou, une ville située au sud de la République du Tchad. Il découvre la musique dès son plus jeune âge, car il grandi dans une sphère musicale orchestrée par son aimable père lui même féru de musique. Les différents voyages effectués par Dynamitt en Côte d’Ivoire et au Niger ainsi que d’autres pays de l’Afrique ont permis de consolider sa maturité artistique.
En effet, en 1987 pour des raisons professionnelles incombant à son père, toute sa famille s’installa en Côte d’ivoire. En 1992, Dynamitt fit un retour au Tchad pour une durée de deux années. Retour qui lui permettra de connaître la richesse de sa culture et les réalités de son pays. Il revint en Côte d’ivoire en 1994 pour la quitter définitivement en 1998 en compagnie de toute sa famille: C’est le retour au bercail. Après avoir brillamment obtenu son baccalauréat en l’an 2000, il fût admis à la Faculté des Sciences Exactes et Appliquées de N’djamena (Tchad). En 2002 il obtint le concours de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar. Fort de ce résultat, Dynamitt suivit une formation de deux ans à Niamey (Niger). Nanti du diplôme de contrôleur de la navigation aérienne, l’artiste exerce son métier depuis fin 2005 parallèlement à sa passion qu’est la musique.
La découverte du hip hop
Dynamitt découvre le hiphop en 1994. En effet, alors qu’il revenait du Tchad, son père lui offrit un album de Mc Solaar. Il s’agissait de l’album «Prose Combat». Ce fût le déclic chez Dynamitt qui sera par la suite surnommé Mc Solaar vues la précision et la dextérité avec lesquelles il imitait ce dernier. A cette époque, aucune sonorité hip hop ne pouvait échapper à son écoute. Lassé d’imiter les autres, Dynamitt se mit à écrire ses premiers textes. Quelques mots griffonnés sur un papier et un rap un peu hésitant étaient les ingrédients, à sa grande surprise, pour attirer les félicitations et admirations de ses copains. En 1995 il créa le «Digital Posse» avec ses copains du quartier. Il enregistra son tout premier single et fit sa toute première scène avec eux. Chaque soir c’était des rencontres au Hip Hop Street, rue du quartier baptisée par le posse, pour d’interminables freestyles et clash avec des posses rivaux. En 1998 c’est la séparation avec ses amis ivoiriens car Dynamitt doit retourner au bercail avec sa famille.
Arrivé au Tchad, l’artiste prit un peu de recule pour mieux scruter la sphère musicale de son pays. Pendant cette période il fut pris par l’envie de jouer de la guitare. Il faut cependant signaler que depuis on enfance son père jouait de la guitare mais cette envie ne lui a jamais effleuré l’esprit. En l’an 2000, il crée avec son ami d’enfance Sucks, qu’il reconnaîtra plus tard comme un membre de sa famille, le groupe Friendship. Ce groupe fît sa première sortie officielle lors du festival Festimuda organisé par Nanadoumngar Labe Ricardo, animateur radio, en Août 2000. Après s’être fait remarqué positivement, le groupe bénéficiera de l’aide de M. Ndoubabe Gaou Joe, qui n’est nul autre que l’oncle à Dynamitt, pour l’enregistrement d’un album de huit titres intitulé «Fierté». Entré en studio en 2002, le master fut disponible une année plus tard.
Niger, terre d’accueil
En 2003, direction Niamey au Niger. N’ayant pu trouver à temps un financement au Tchad pour la duplication de l’album «Fierté», les deux membres de Friendship se retrouvèrent comme par enchantement à Niamey pour poursuivre leurs études. Une belle coïncidence. L’album sort tout de même en 2003 au Tchad, en l’absence des deux membres du groupe et l’on observe un manque de promotion malgré la qualité du produit pourtant apprécié par les mélomanes. Pour pallier à cela Friendship organisa un grand concert de vernissage le 10 Octobre 2003 au Centre Culturel Franco nigérien de Niamey.
Ne disposant pas d’un emploi du temps commun avec son complice Sucks, Dynamitt se lance momentanément dans une carrière solo. Dans cette carrière solo, l’artiste compte insuffler ses propres inspirations et faire preuve d’engagement dans ses chansons car il a fini par comprendre que la musique est un vecteur très puissant. Pour ce faire, il entre en studio pour l’enregistrement d’un maxi single en prélude à un album solo qu’il prévoit. Il s’agit des titres «lèves les mains» et «détresse» où il est en featuring avec le phénoménal groupe Wasswong du Niger. Entre ses allers-retours au Tchad et au Niger, il en profite pour réaliser le clip vidéo du titre «lèves les mains». Eternel insatisfait, Dynamitt ne compte pas s’arrêter là. Revenu au Tchad, il remue ciel et terre pour la réalisation de son album solo qu’il compte intituler «Meilleurs lendemains».