Les experts des 10 pays de la zone planchent actuellement sur cette problématique à Douala
Le constat fait peur: Les pays membres de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) accusent un énorme retard en matière d’exportations des marchandises. En effet, seulement 2% de ces produits sont écoulés dans les normes. Il est donc question de trouver les voies et moyens efficaces, destinés à suspendre les tarifs douaniers au sein de la communauté. Le but bien entendu, est de faciliter les échanges commerciaux. C’est cette préoccupation qui explique la tenue depuis le 06 juillet 2009, d’une réunion des experts financiers à Douala. Il s’agit précisément des experts des 10 pays membres de la zone Ceeac. Pour les participants, cette assise revêt une importance capitale, car « les tarifs douaniers constituent un obstacle aux échanges et si on veut faciliter ceux-ci, il est évident qu’on doit supprimer les tarifs douaniers », souligne Jean Pierre Lendoye, participant. Pour lui, c’est un mal nécessaire puisque les pays de la sous région, seront contraints de supprimer cette recette dans leurs différents budgets nationaux. « Quand on parle aujourd’hui de réduction de recettes douanières, on pense aussi à la compensation de ces recettes. Il y a une chambre de compensation qui est prévue et qui doit être mise en place dans quelques mois, peut-être cette année ou l’année prochaine au plus tard. Cette chambre devra compenser les pertes des recettes douanières. Mais, à terme, qu’on oublie les douanes, et qu’on trouve d’autres moyens pour financer nos économies ou du moins, pour renflouer nos budgets nationaux », selon M. Lendoye. Cette disposition suppose, qu’il faut que les pays de la sous – région, trouvent des mécanismes ou alors améliorent la fiscalité intérieure, car « l’impôt dans nos Etats, n’est pas totalement maîtrisé », souligne un autre participant.
La maîtrise de cette fiscalité intérieure, peut favoriser la compensation des pertes qui seront engendrées par la suppression des tarifs douaniers à terme, étant entendu que ces pertes surviendront quoi qu’il en soit, poursuit un autre. Au sein des différents Etats, les négociations se poursuivent, afin que les Etats de la communauté puissent s’entendre sur les différents principes déjà arrêtés, mais qui tardent à être appliqués. Il existe par exemple « le tarif extérieur commun », que tous les pays de la zone Cemac doivent appliquer concernant les importations des marchandises hors de la communauté. Ce tarif doit être absolument appliqué, selon les experts. Ajouté à cela, l’harmonisation des tarifs entre les pays, puisque chaque pays applique des tarifs différents des autres. « Ce qui fait qu’une marchandise qui part du Burundi pour le RDC par exemple, subit des dysfonctionnements par ce que les tarifs sont élevés. Par contre, entre le Cameroun et le Gabon, à cause de la Cemac, les tarifs sont harmonisés », observe Jean Pierre Lendoye. Il est désormais question de dépasser le cadre micro, et d’harmoniser les tarifs dans tous les 10 pays de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac).
Briser les barrières douanières préoccupe aussi les experts
Au menue des travaux de Douala également, la question relative à la mise sur pied de la zone de libre échange. Les participants sont unanimes sur le fait que cette zone est incontournable, car c’est elle qui en quelque sorte, prépare le marché commun, et avant d’atteindre ce cap, il faut favoriser la libéralisation des échanges. Ce qui doit se traduire par la libre circulation des biens et des personnes au sein de la communauté. Avec les mesures annoncées, l’on compte faire sauter le verrou des barrières douanières, voire faire échec à tous les obstacles liés au commerce (la douane et autres taxes), sans oublier les obstacles non tarifaires (les tracasseries policières, de la gendarmerie.). Briser en outre les blocages, que cause très souvent l’administration, fait parti des buts à atteindre.
A l’instar des autres pays de la communauté, le Cameroun a donné son accord sur la mise en place des mesures susceptibles de faciliter les échanges, à l’instar de l’élimination des tarifs douaniers qu’on évoqué plus haut. Seulement, l’application de cette mesure n’est pas pour tout de suite, puisque « cela ne peut se faire du jour au lendemain, il y a un calendrier et cela ira progressivement. En procédant ainsi, on amortit le choc, cela permet progressivement de renoncer à une recette, et on arrivera à maîtriser les budgets avec les tarifs douaniers qui diminuent progressivement », précise Jean Pierre Lendoye.

journalducameroun.com)/n