Toutefois, le bureau du premier ministre a annoncé mercredi soir qu’il serait placé en résidence surveillée
Un tribunal a ordonné hier mercredi la remise en liberté de Hosni Moubarak dans une affaire de corruption et il pourrait sortir de prison mais son principal procès doit reprendre dimanche alors que se poursuit la répression féroce de l’armée contre les islamistes. Dans la soirée, le gouvernement mis en place par l’armée a ordonné qu’en cas de libération, M. Moubarak soit placé en résidence surveillée jusqu’au verdict dans son procès pour meurtres et corruption, comme l’autorise la loi sur l’état d’urgence rétabli la semaine dernière, selon la télévision d’Etat. Le parquet général devra décider s’il fait libérer M. Moubarak, renversé après une révolte populaire début 2011– ou s’il souhaite le maintenir en détention préventive en le poursuivant pour d’autres chefs d’accusation, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Après des décisions de libération conditionnelle dans trois affaires pour lesquelles l’ancien président a dépassé la durée maximale de deux ans de détention préventive, un tribunal a jugé mercredi qu’il n’était pas possible de maintenir M. Moubarak derrière les barreaux dans la quatrième et dernière affaire le concernant. Cette affaire porte sur un enrichissement illicite sous forme de cadeaux offerts par le principal organe de presse étatique, Al-Ahram. Mais l’ancien «raïs» a remboursé les 1,5 million d’euros qu’il était accusé d’avoir perçus, ce qui annule les poursuites, selon des sources judiciaires.
Pourquoi peut-il être libéré?
Jusqu’à présent, de nouvelles accusations sont venues s’ajouter après chaque décision de remise en liberté conditionnelle, permettant le maintien en détention du président déchu. Sauf que la période maximum de détention préventive est arrivée à son terme. Libéré sous conditions dans trois affaires -pour « corruption » et « meurtre de manifestants »-, il avait déposé une demande de libération conditionnelle dans la quatrième affaire et dernière affaire, de corruption également. Néanmoins, cette libération conditionnelle ne met pas fin à son procès en appel qui doit reprendre le 25 août après avoir été ajourné la semaine dernière alors que des affrontements sanglants éclataient entre les forces de sécurité et les partisans de l’ex-président Morsi. La nouvelle audience du procès Moubarak aura lieu le jour où s’ouvrira un autre procès au Caire : celui de hauts dirigeants des Frères musulmans.
