A deux semaines des élections, le confortable avantage qu’avait pris Barrack Obama le président sortant s’est mitigé au terme des duels avec son challenger Républicain
Le président sortant des États-Unis, Barack Obama, vit une campagne bien différente de celle qui l’avait porté à la tête des Etats-Unis d’Amérique il y a quatre ans. La fin de campagne de son adversaire politique, Mitt Romney, a pris un tour euphorique, avec des foules nettement plus nombreuses que pour son prédécesseur John McCain, en 2008. Les sondages eux-mêmes donnent aujourd’hui le tournis. Parmi les sept publiés depuis samedi dernier, trois placent Mitt Romney devant Barack Obama. Certains accordent au républicain jusqu’à sept points d’avance selon l’institut Gallup (52-45 %), deux points seulement d’après Rasmussen (49-47 %) et Gravis (46-44 %). Deux autres enquêtes placent les candidats à égalité parfaite (47 % selon le Wall Street Journal/NBC News, 48 % selon Public Policy Polling). Enfin, deux autres continuent de donner l’avantage à Obama, de six points selon IBD/TIPP (48-42 %) à un petit point dans l’enquête Ipsos-Reuters (46-45 %). Ces informations ont des effets divers dans les équipes de campagne des deux candidats à la présidence américaine. Barack Obama qui jusque-là avait été critiqué pour ne pas donner des indications précises sur l’agenda de son deuxième mandat, a ramené sur le débat politique, la question de la dette en promettant de relancer un grand emprunt et aussi la question des lois sur l’immigration dans le but de conserver une bonne partie du vote des hispaniques, très important pour remporter certains Etats. Selon des observateurs américains, le président sortant des États-Unis semble changer de stratégie, en ramenant son adversaire sur des débats sensibles plutôt que de l’attaquer de front.
Pourtant en face on ne se réjouit pas de l’instabilité des sondages. Le candidat républicain a toujours une sérieuse difficulté. Bien que des sondages le donnent favori, son équipe de campagne a fait le décompte des grands électeurs (270), indispensable pour emporter l’élection finale, le 6 novembre prochain. Le New York Times a fait les comptes et indique que pour gagner dans douze jours, Mitt Rommey devra accomplir un parcours presque sans faute dans les onze États clés du scrutin 2012 que sont le Colorado, la Floride, l’Iowa, le Michigan, le Nevada, le New Hampshire, la Caroline du Nord, l’Ohio, la Pennsylvanie, la Virginie et le Wisconsin. Les équipes de campagne du candidat républicain savent que le scrutin sera très serré dans ces États. Pour ramener les indécis, Mitt Romney continue d’insister, durant ses dernières interventions publiques, sur la «perte de vitesse» du candidat démocrate depuis la fin des débats, et essaye de transmettre un message optimiste partout où il passe. «Si je suis élu. Pardon, quand je serai élu!», a-t-il déclaré par exemple, mercredi dans le Nevada. Au final il semble que ce sont les 126 électeurs indécis qui vont décider de l’issue de ce scrutin et rien n’est joué.
Une autre partie à gagner par les deux candidats sera celui de remporter le vote des femmes. Elles ont fortement contribué à la victoire de monsieur Obama en 2008. Mais aujourd’hui plusieurs d’entre elles sont aussi indécises. Les promesses données par l’actuel président des Etats unis n’ont pas été tenues, mais son adversaire actuel ne rassure pas non plus beaucoup d’entre elles. Un sénateur républicain a d’ailleurs fait une déclaration qui risque d’être préjudiciable à Mitt Rommey. Lors d’un débat, il a déclaré : « je me suis battu dans ma vie, mais je réalise que la vie est un cadeau. Même si on en vient à l’avoir parce qu’il y a eu viol, je pense que Dieu sait pourquoi il a accepté que cela n’arrive », a-t-il déclaré en substance. Des propos qui à eux seuls risquent d’inquiéter plusieurs votantes. Très animées à l’intérieur du pays, les élections américaines à l’international, ne semblent plus intéresser grand monde. on est loin du phénomène qu’avait suscité Barack Obama et son histoire politico sociale. En Afghanistan par exemple, les opinions publiques estiment que l’un ou l’autre candidat à la présidentielle américaine ne changera rien à leur sort. Cette opinion est aussi partagée dans de nombreux pays africains, où la gestion de la crise ivoirienne et le meurtre du guide Libyen ont vivement porté une entame à l’admiration dont jouissait le président Obama.