La secrétaire d’Etat Hilary Clinton a fait savoir l’intérêt des Etats-Unis pour des élections crédibles au Cameroun
Les Etats-Unis disent espérer des élections crédibles
L’administration américaine a fait savoir jeudi 19 mai dernier qu’elle était particulièrement attachée à l’organisation d’élections libres et équitables au Cameroun, parlant des élections présidentielles attendues pour le mois d’octobre prochain au plus tard. « Les Etats-Unis restent engagés à soutenir le Cameroun dans sa volonté d’améliorer la gouvernance, la démocratie et l’Etat de droit. Nous espérons en cela que le peuple camerounais puisse participer cette année (2011) à des élections libres, équitables et crédibles », peut-on lire dans la lettre écrite par Hilary Clinton dans le cadre du traditionnel échange de v ux diplomatique à l’occasion des fêtes nationales. Bien que les termes soient très polis et courtois, de nombreux analystes présentent cette mention comme un avertissement. « Si l’Amérique écrit à la France ou l’Allemagne, elle ne lui dira pas qu’elle espère des élections crédibles, parce que les américains considèreront que c’est un acquis pour le peule français. Lorsque l’administration de Barack Obama précise ainsi sa position, c’est qu’elle est consciente d’une façon ou d’une autre, qu’ il existe un fort risque de manipulation des élections au Cameroun, comme dans beaucoup d’autres pays africains d’ailleurs », analyse Rodrigue Bana observateur politique. Cette nouvelle position américaine n’ira peut être pas jusqu’à provoquer l’incident diplomatique, mais le message est passé. Au mois de mars 2011 dernier, des remarques de l’administration américaine lors de la remise d’un prix à la journaliste camerounaise Henriette Ekwe avaient provoqué le désaccord de Yaoundé et l’ambassadeur Robert P. Jackson avait été appelé au ministère des relations extérieures.
Une crainte justifiée dans une certaine mesure
A cinq mois de l’élection présidentielle, la candidature de Paul Biya président depuis 29 ans n’a pas encore été confirmée. Dans son parti, on multiplie des appels à se présenter, et on valide sa candidature à coup d’interprétations des textes régissant le parti et des productions de livres et motions de soutien l’appelant à se présenter. Mais à 78 ans aujourd’hui, le président Biya maintien encore le mystère. La mise sur pied d’ELECAM a fait l’objet de vives critiques et de vifs débats. Au mois de mars dernier, la loi la régissant a changé, mais peu de concessions ont été faites à l’administration par rapport aux revendications de l’opposition. En 2008 contre la volonté d’une bonne partie du peuple, Paul Biya avait accédé à la demande de modification de la constitution, lui permettant de briguer un autre mandat. Des élections qui souffrent déjà de contestations. Plusieurs partis de l’opposition critiquent le fait que l’organe en charge de la gestion des élections ait peu d’autonomie et un pouvoir limité.