Prévues pour le dimanche 28 juillet prochain, ces élections sont un grand défi pour toute la communauté internationale
Les électeurs maliens doivent se rendre aux urnes le dimanche 28 juillet pour le premier tour de l’élection présidentielle. Ce scrutin, qui n’a pu avoir lieu comme prévu en 2012 en raison du coup d’État qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, devrait permettre de rétablir l’ordre constitutionnel et d’entamer un processus de réconciliation dans le pays. Vingt-sept candidats briguent la magistrature suprême. D’une part, il s’agira de redonner une légitimité à l’Etat malien, dirigé par des autorités de transition après un putsch militaire en mars 2012. Et d’autre part, seul un gouvernement légitime peut lancer un processus de dialogue et de réconciliation entre les communautés maliennes du sud et du nord.
Pressée de se désengager et de passer le flambeau à l’ONU, la France a poussé jusqu’au bout pour une élection au Mali en ce mois de juillet malgré les difficultés pour organiser un scrutin aux normes démocratiques dans un pays déstabilisé par la guerre. Nous serons intraitables, en des termes assez peu diplomatiques, le président français François Hollande avait signifié dès avril au Mali que Paris voulait des élections en juillet. Et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui avait accompagné M.Hollande lors de son voyage au Mali début février, trois semaines après le début de l’intervention militaire française, n’a pas ménagé sa peine: il est retourné en avril et en mai à Bamako pour s’assurer de la volonté des autorités maliennes d’organiser le scrutin à la date fixée. Pour Paris, et dans une moindre mesure la communauté internationale (ONU, Afrique de l’Ouest, Union africaine), les élections au Mali étaient une question prioritaire, une fois chassés les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du territoire. Paris, qui a engagé plus de 4.000 militaires au Mali en janvier et permis la reconquête du nord, estime sa mission accomplie. «Plus on sort tôt de cette affaire, et mieux ce sera», souligne une source diplomatique française.
