L’opérateur de distribution d’énergie électrique a lancé une vaste opération qui selon ses responsables, devrait permettre de récupérer près de 8 milliards
Jeudi 26 juillet 2012, dans la ville de Douala la capitale économique camerounaise, l’opérateur en charge de la distribution de l’énergie électrique a débuté une campagne de recouvrement de ses créances auprès de certains consommateurs. Au cours des 24 derniers mois, certains consommateurs notamment à usage commercial, ont accumulé des impayés. L’action qui ne concerne que ces débiteurs important consistera à couper le courant ou à résilier le contrat. Il leur sera dès lors impossible de se rebrancher ou d’avoir un nouvel abonnement à moins d’avoir acquitté la totalité de la dette ou convenu d’un moratoire avec nos services compétents peut-on lire dans le communiqué annonçant l’opération. Pour AES, il est question de récupérer jusqu’à 8,5 milliards rien que pour le premier semestre 2012. L’opérateur affirme aussi avoir accordé des moratoires à de nombreux clients, pour près de 4 milliards de francs CFA. L’entreprise se dit aussi disposée à discuter avec ses clients pour voir dans quelle mesure ils pourraient trouver une solution adéquate à leurs impayés. AES-SONEL est consciente des difficultés qui peuvent être à l’origine d’un retard de paiement. Dans ces circonstances nos clients doivent sans hésiter, se rapprocher d’un chargé de clientèle de l’une de nos agences afin qu’ensemble des solutions adaptés à leurs cas soit trouvées, ont fait savoir ses responsables.
L’opérateur menace de diffuser le classement des clients les plus indélicats dans une campagne radio, TV, presse écrite avec laquelle elle entend accompagner cette opération de recouvrement forcé. Elle invite par ailleurs ses clients à ne pas laisser leur situation se détériorer davantage. Pour AES-SONEL, le fait de se rapprocher d’un chargé de clientèle mettra les clients concernés à l’abri de l’inconfort et autres conséquences fâcheuses des procédures des recouvrements forcés. La démarche de l’opérateur semble être acceptée par les associations de consommateurs. Le prix du kWh étant lié au coût de production, les consommateurs intègres paient pour les fraudeurs. AES/SONEL prétend même qu’un éventuel succès dans sa lutte contre les consommateurs indélicats, pourrait sensiblement améliorer la qualité de l’offre et tirer les tarifs vers le bas. Au-delà de son caractère délictuel, la soustraction frauduleuse de l’énergie électrique ne sert donc pas les intérêts des usagers explique-t-on au sein du Réseau d’associations des consommateurs d’énergie. Elles invitent toutefois à ne pas se verser dans une stigmatisation aveugle des consommateurs et appellent à un débat franc et ouvert sur les causes réelles de l’incivisme électrique, surtout qu’il est admis, que les présumés fraudeurs et vandales bénéficient souvent de la bienveillance et/ou de la complicité active de certains agents AES/SONEL véreux.