C’est la substance de la déclaration des ministres africains en charge de l’Emploi à Ouagadougou.
L’Association africaine des services publics d’emploi (Aasep), vient de célébrer, du 15 au 19 septembre 2008, son 10e anniversaire à Ouagadougou au Burkina Faso. A l’occasion, des ministres en charge des questions de l’Emploi d’une quinzaine de pays membres ont profité pour échanger et évaluer la mise en uvre des recommandations issues du sommet des chefs d’Etat sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté tenue en septembre 2004 dans la même capitale burkinabé. D’où le thème, « l’adéquation formation et emploi des jeunes », largement débattu.
Au cours de la cérémonie d’ouverture présidée par le ministre burkinabé de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba, le président de l’Aasep, le Camerounais Camille Mouté à Bidias a indiqué qu’au cours des dix dernières années, « le chemin parcouru a été long, mais celui à parcourir reste très long ».
C’est que de l’avis de M. Mouté à Bidias, sur les 657 millions de jeunes en âge de travailler en 2005, 85 millions étaient sans emploi. Entre 1995 et 2005, la population jeune a crû de 13%, le chômage des jeunes de 14,8% et l’emploi de 3,8% seulement.
Au regard de cette situation, la question de l’emploi au niveau international est devenue un thème majeur des objectifs du millénaire pour le développement (Omd). La réponse à cette problématique au niveau des Etats s’est traduite par l’élaboration et la mise en uvre de stratégies de réduction de la pauvreté avec la prise en compte de la question de l’emploi comme une priorité. Pour réaffirmer cette option par rapport à ce phénomène qui traduit le niveau de pauvreté des Etats, les ministres réunis à Ouagadougou ont décidé de soutenir davantage l’action des services publics d’emploi membres de l’Aasep dans la mise en uvre de leurs programmes d’activités annuels.
Synergie
Mais aussi d’accélérer la mise en uvre des recommandations issues du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique. Il s’agit de mettre en commun les politiques, pratiques et expériences « afin d’apporter plus de synergie dans la lutte contre le chômage et la pauvreté en Afrique ». Pour cela, les pays de l’Aasep entendent institutionnaliser de la réunion annuelle des ministres africains chargés de l’emploi des pays africains, qui se veut un cadre de concertation et d’échanges sur les expériences des pays membres de l’Aasep.
Pour le directeur général du Fonds national de l’emploi (Fne), par ailleurs vice-président de l’Association mondiale des services d’emploi public (Amsep) et ses pairs, « la formation professionnelle est un moyen incontournable qui participe à la lutte contre le chômage qui touche plusieurs milliers de jeunes ».
Les membres de l’Amsep ont voulu répondre à deux questions essentielles à l’occasion de cet atelier régional. Comment améliorer la formation professionnelle pour répondre aux besoins du marché du travail? Comment obtenir une meilleure information au sujet du marché du travail afin de développer des programmes de formation professionnelle adaptés? La représentante du président de l’Amsep, Annie Gauvin estime qu’il existe en Afrique une pénurie de main d’ uvre qualifiée. Les systèmes de formations techniques et professionnelles ajoute-elle sont souvent mal financés et insuffisamment gérés. Et selon elle, toutes les stratégies de développement des compétences professionnelles doivent être intégrées dans les stratégies de réduction de la pauvreté. Les ressources doivent à cet effet se concentrer sur les secteurs dont les perspectives en termes d’emploi sont prometteuses.