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En 2014, la cuisson à base de charbon a fait 11 400 décès au Cameroun

Près de 75% des populations rurales en Afrique de l'Ouest utilisent encore le bois pour produire de l'énergie, alors que…

Près de 75% des populations rurales en Afrique de l’Ouest utilisent encore le bois pour produire de l’énergie, alors que les chiffres des décès liés à la fumée qui s’y dégage sont inquiétants

Les gouvernants africains s’emploient à convaincre les populations d’abandonner l’usage des bois de chauffe ou encore le charbon de bois pour la cuisson. Mais, ces efforts n’ont toujours pas abouti, bien que le danger soit imminent, selon Séna Alouka, directeur de l’ONG « Jeunes Volontaires pour l’Environnement ».

Les chiffres ayant trait aux conséquences néfastes de ces produits sont édifiants. En 2014, la cuisson à base de charbon et ou de bois a fait 95300 décès au Nigéria, 75600 en RDC , 16000 au Burkina faso,15300 au Mali, 14300 au Kenya, 12700 à Madagascar, 12500 en Côte d’Ivoire, 11400 au Cameroun, 7500 au Bénin, 7300 au Liberia, 6500 au Ghana, 3000 en RCA, 1000 au Congo, 600 en Gambie, 200 au Lesotho et 100 décès au Gabon.

A l’échelle régionale, « près de 75% des populations rurales en Afrique de l’Ouest utilisent encore le bois pour produire de l’énergie, alors que les chiffres des décès liés à la fumée dégagée sont inquiétants », confirme Joseph Kogbe, directeur exécutif de l’Organisation pour l’environnement et le développement durable (Oped).

Conscients de l’ampleur du danger, les ministres de l’Energie de la sous-région, réunis en octobre 2012 à Accra (Ghana), ont adopté deux politiques régionales rentrant dans le cadre du développement des énergies renouvelables dans l’espace Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

Ces politiques prévoient une hausse de la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité dans la région Cedeao, à raison de 35% à l’horizon 2020 et de 48 % à l’horizon 2030.

Lesdits projets visent également à augmenter la production des énergies renouvelables comme l’énergie solaire, éolienne et les petites centrales hydroélectriques de 10 % en 2020 et de 19% en 2030.

Dans le même sens, Past Edoh Komi, président du Mouvement Martin Luther King (association de défense des droits de l’homme), préconise aux gouvernants africains de subventionner le gaz butane, afin de le rendre à la portée de tous les ménages.

« Les pauvres dans les milieux ruraux pensent que le gaz butane est une affaire de riche. Il faut les amener à un changement de mentalité, pour qu’ils comprennent qu’ils sont la cause de leur propre mort et qu’ils doivent faire le choix d’assainir leur environnement », plaide-t-il.

Au Cameroun par exemple, une bouteille de gaz domestique coûte 6500 F CFA, prix homologué par le ministère du Commerce (Mincommerce).

« Hier les énergies fossiles ont permis le développement des grands pays du monde, mais ils ont surtout accéléré le réchauffement climatique. Aujourd’hui, pour le développement de l’Afrique, nos pays n’ont qu’à se tourner vers les énergies renouvelables afin de booster leur développement, dans le respect d’un environnement sain », conclut Ambroise Kpondzo, président de l’Observatoire Ouest-africain de l’Environnement.


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