Les responsables de la Kribi Power Development Company ont annoncé le début officiel d’une exploitation présentée comme la solution aux délestages
Kribi Power Development Corporation (KPDC) a diffusé le 28 mars 2013 un publi-reportage annonçant la mise en activité «effective» de la centrale électrique thermique à gaz de Kribi, en avance sur la date d’avril 2013 annoncée il y a quelques jours par son Directeur Général lors d’une récente visite d’une délégation d’administrateurs de la Banque africaine de développement (BAD) un des bailleurs de fonds ayant soutenu la construction du projet. Durant cette phase initiale, la centrale thermique devrait injecter dans le réseau électrique camerounais 216 MW d’énergie électrique supplémentaire. Cette annonce semble marquer la fin d’une grosse bataille menée par la Société Nationale des Hydrocarbures, la SNH et la KPDC, filiale du groupe AES Corp qui détient aussi des intérêts sur AES Sonel le principal opérateur en charge de la fourniture de l’énergie électrique au Cameroun. Janvier 2013, la centrale enregistre un retard dans son démarrage et pour se dédouaner, AES fait savoir qu’après avoir procédé à des tests, elle est déjà prête à fonctionner et est dans l’attente des premières livraisons de gaz. Une annonce qui est suivie d’une vague de délestage ayant causé par endroit des décès en raison de l’utilisation des bougies, à la suite d’une coupure d’électricité. La SNH et son partenaire GDF Suez reconnaissent le retard mais de l’intérieur, on ne manque pas de dire que la KPDC exagère sur les accusations. « Des sources proches du dossier affirmeront sous le couvert de l’anonymat, que le retard a été consommé dès le départ, en raison d’un désaccord initial sur le site de construction de la centrale.
Quoi qu’il en soit, la centrale a finalement démarré et ses promoteurs en présentent déjà les avantages. En ch ur avec le ministre de l’énergie, on fait savoir que le démarrage du projet Kribi c’est la fin des délestages « au moins jusqu’en 2015 » et surtout de l’énergie pour tous. Un avis que ne partage pas tout le monde. Commentant le projet Kribi, l’ingénieur financier Babissaka a souvent précisé dans ses interventions, que Kribi mis en exploitation dans sa capacité maximale (338 mégawatts) ne saurait combler le déficit énergétique du Cameroun qui atteint les 1000 mégawatts. Un autre point sur lequel on ne communique pas aussi beaucoup, c’est sur le coût de l’énergie sortie de Kribi aujourd’hui et son coût demain avec l’amortissement des infrastructures. Des experts estiment que les scénarii de rentabilité de la centrale restent très difficiles à évaluer, en l’absence de transparence de la part des promoteurs sur le sujet. La centrale à gaz de Kribi nécessité 173 milliards de FCFA dont près de trois quart en prêt frappé d’une moyenne de 6% d’intérêt selon des sources introduites. Le défi est désormais grand pour le Groupe AES, KPDC et le ministère de l’énergie et de l’eau, pour qui il vaudrait mieux pour leur crédibilité que les délestages ne reviennent pas dans les grandes villes avant la date annoncée de 2015.