«Sur ce sujet, j’ai cru bon de devoir placer la vérité telle que je la perçois, créant ainsi la levée d’une forêt de boucliers et un tonnerre de contestations»
Il semble que ça n’ait pas plu et que finalement les Camerounais doivent se taire et accepter toutes les vilainies qui leur arrivent. Chacun trouve midi à sa porte, c’est un principe qu’humblement je tiens à rappeler. En marge de ces événements, il y a quelques mois et depuis quelques semaines, les Camerounais se plaignent d’être vilipendés chez leurs voisins, d’être chassés de certains autres pays. les Camerounais disent avoir été mis à l’index. Les Camerounais se plaignent. qu’on leur manque de respect. Nous les Camerounais devons savoir et comprendre que notre premier ennemi, c’est nous-mêmes et nous devons nous dire quelques vérités simples qui auraient pu être évidentes, mais qu’il est nécessaire de rappeler, car même si pour le bon sens ça va de soit, pour le commun des mortels, ça va mieux en le disant. Au-delà des arcanes de la diplomatie internationale et des salons feutrés des républiques qui se sont données un code de conduite lors de conventions (Vienne, Rome.) et autres textes, le Cameroun et la nationalité camerounaise appartiennent à la communauté camerounaise et non à un quelconque individu qui se croirait plus camerounais que les 25 millions d’autres, personne n’en est propriétaire et les actes répréhensibles soit par la loi, soit par la morale, tant qu’ils sont posés par des camerounais au Cameroun, ça ne gêne personne hors du pays, nous assumons et ça reste un truc de camerounais entre eux.
Nous les Camerounais devons aussi comprendre qu’il existe une diaspora, les Camerounais de l’étranger, une multitude de camerounais qui vivent de par le monde, sous toutes les latitudes, qui ont conservé la nationalité camerounaise, fiers de l’être et qui tiennent entre leur main le même passeport que tous ces repris de justices qui traversent la planète à le recherche de leur prochain coup à réaliser, le même passeport que tous les diplomates qui ont eu l’occasion de se faire remarquer pour leur actes courageux, dans le bon ou le mauvais sens. Si d’un côté nous avons eu le bonheur d’être les cousins des Yannick Noah, Roger Mila et tous les Eto’o et Manu Dibango sans oublier les autres, nous avons aussi le malheur d’avoir comme oncle, les «Donatien», Gutemberg et leurs autres congénères. Ce n’est pas simple pour nous qui devons aller chercher notre pitance hors du Cameroun, ce n’est pas aisé d’accepter le regard de suspicion de ceux qui nous accueillent et qui nous subodorent, nous entrevoient dès nos premiers actes comme de vulgaires escrocs qui essaient de les rouler dans la farine. ce n’est pas aisé de savoir qu’en plus de tout cela, des diplomates camerounais qui devaient montrer l’exemple de la posture et porter haut les couleurs du drapeau, s’illustrent par des comportements à la marge.Nul n’est besoin de rappeler à chacun qu’en se levant chaque matin dans un pays étranger, la leçon du roi en exil est de dire: « .pourvu qu’il n’arrive rien de fâcheux à ce pays qui me donne son hospitalité, ni guerre, ni peste, ni épidémie, je suis un étranger, je serai probablement le facile premier coupable désigné.».
Je ne veux donner ici de leçon à personne, mais quand on arrive chez les autres, s’ils dansent avec un pied ou s’ils marchent sur la tête, on est obligé de faire la même chose sans se poser de question… et si l’on veut gagner notre place à leurs côtés, on respecte d’abord leur essence et leur être, leurs us et leurs coutumes… Au début de l’histoire, il s’agissait d’actes isolés, de gestes éparpillés dont personne ne faisait attention, dans un monde cloisonné et opaque. Aujourd’hui, certains pensent que personne ne les voient, qu’ils sont cachés et qu’on ne reconnaîtra pas leur visage. Ils oublient que désormais, tout est stocké, enregistré, avec leur photo et les empreintes digitales relevées lors des forfaits qu’ils ont commis. Le grand village planétaire grâce aux nouvelles technologies de l’information, permet désormais la transversalité des renseignements et toutes les ambassades et représentations diplomatiques sont informées des exactions commises à travers la planète par tous ceux qui détiennent un passeport CEMAC d’origine camerounaise.
Il faut donc que les Camerounais comprennent bien que la position économique de leurs compatriotes à l’étranger dépend de leurs compétences propres, de leurs capacités à délivrer ce pourquoi ils sont attendus professionnellement, mais aussi et surtout de cette image, ce petit quelque chose d’indicible, ce truc sur lequel personne n’a contrôle, cette perception subjective qui fait que finalement il vous sera accordé crédit ou alors vous serez voués aux gémonies, parce que la veille l’un des vôtres aura posé des actes graves contre le pays qui vous accueille. Dans plusieurs pays à travers le monde, il est désormais impossible au camerounais d’avoir accès dans des conditions normales, sans un parcours de combattant. Ils ont escroqué, tué, volé, ils ont violé la femme et l’orpheline, ils sont allés trop loin pour que ne soit pas mis à l’index notre nationalité, certains camerounais ont été à la limite de ce qui est supportables et dans certains pays, lorsque vous débarquez, vous constatez dans le fond des yeux, dans le regard de la Police des frontières, que vous êtes tolérés parce que vous avez des documents de voyages et lettres d’invitation officielles qui ne souffrent pas de débat.
Mais quand ce n’est pas le cas, lorsque vous être un simple tourisme, si vous avez pu démêler les fils de l’écheveau, si vous avez passé toutes les étapes de l’obtention du visa d’entrée dans le pays hôte, vous devez quand même montrer patte blanche pour traverser la frontière qui vous sépare du rêve que vous êtes venu vivre. S’il n’est pas interdit d’être fier de porter la nationalité camerounaise, si le fait d’être camerounais donne des ailes à certains, nous devons tous savoir que CAMEROUNAIS, ça se mérite, n’est pas camerounais qui veut et le drapeau ne peut être foulé au pied dès le premier carrefour par le premier individu qui pense qu’il a plus de droit que les autres sur notre nationalité. Avant d’aller chercher un conflit avec un état voisin, nous devons tous faire front pour rappeler à l’ordre ceux qui se croient plus investis que les autres de la nationalité camerounaise. Mais au-delà de la diaspora qui finalement ne compte que pour du beurre, il y a tout simplement l’extrême problématique de l’improbable protection de l’image de notre pays, de ce qu’il aurait du être sur la scène internationale, il y a la crédibilité de la parole de nos gouvernants, la signature de nos représentants et de ceux qui doivent porter le message du Cameroun en dehors de nos frontières, le Cameroun et les camerounais donnent l’impression d’avoir fonctionné durant de trop longues années comme s’il n’y avait vivant en vase clos, qu’un seul pays sur la planète: Le Cameroun.