La dégradation du climat touche les rendements agricoles partout dans le continent
Partout dans le monde d’éminents scientifiques s’accordent à dire que la fin du présent siècle sera marquée par les problèmes liés au réchauffement climatique. De fait, on admet même déjà que de nombreuses régions dans le monde souffriraient de la dégradation du climat et de ses conséquences. L’Afrique n’est pas en reste dans cette vaste préoccupation. De nombreuses études tendent à démontrer que l’Afrique est le continent le plus vulnérable aux changements climatiques et commence à enregistrer les désastres du réchauffement climatique. Désertification, sécheresse persistante provoquant l’extinction de la flore et de la faune, forte inondation par endroit, surtout dans la zone ouest africaine cette année. Elévation du niveau des mers liée à la fonte des glaciers. Baisse considérable des rendements des terres.
C’est dans ce contexte que devaient se retrouver au sein de l’Assemblée nationale du Cameroun à Yaoundé, des parlementaires du Réseau Africain pour une Communauté Climatique d’Afrique de l’ouest et du centre (REPAC/AOC). Le thème retenu pour cette conférence était la sécurité climatique, les perspectives post-Kyoto et le développement durable de l’Afrique subsaharienne. Mais cette réunion a du être renvoyée pour la période du 24 au 30 août prochain à Cotonou au bénin. D’après le journal le Messager qui rapporte l’information, Raphaël Hanmbock le président de ce réseau justifie ce report par le fait que sans donner de véritable raison, l’assemblée nationale du Cameroun a décidé de ne pas abriter cette rencontre. Bien plus, une autre rencontre de même type et avec les mêmes objectifs se tiendra dans la période du 25 au 27 juin 2009. Elle est organisée par l’honorable Cyprian Awudu Mbaya, député du Social democratic front (Sdf) à l’Assemblée nationale et coordonnateur du réseau des parlementaires panafricains pour les changements climatiques(REPPACC). Cette situation a déplu à Raphaël Hanmbock qui estime que les enjeux de cette nature ne devraient pas souffrir du contrecoup des problèmes subjectifs et de leadership.
Quoiqu’il en soit les observateurs déplorent cette situation et pensent qu’en lieu et place des questions personnelles, les africains doivent clairement définir les défis et les objectifs qui les interpellent et leur peuples avec dans le cadre des changements climatiques. Il est question d’organiser une action de lobbying auprès des négociateurs, qu’ils soient des différents gouvernements ou de la société civile, afin que dans les dispositions du futur instrument, l’Afrique soit traitée avec équité. L’idée est de sortir de cette rencontre avec une position commune. Avec moins de 6% d’émission de gaz à effet de serre, l’Afrique est une véritable victime de la détérioration climatique. L’exemple du Cameroun où L’agriculture est sans conteste, l’un des secteurs le plus important de son économie, est assez illustratif. Reposant essentiellement sur la pluviométrie et ses diverses implications sur la fertilité des sols, la campagne agricole cette année 2009 a débuté avec un retard suite à celui des premières pluies.
Les modèles climatiques régionaux prédisent que la combinaison des facteurs que sont la hausse des températures, la baisse et l’irrégularité des pluies, la montée des eaux de mer, les situations extrêmes (inondations, sécheresses) résulteront inéluctablement en une réduction sensible de la production et de la productivité agricoles, une plus grande sensibilité des cultures aux attaques des ravageurs, une réduction des ressources en eau disponibles, une baisse de la fertilité des sols et de la productivité animale. Aussi, un impact considérable se fera-t-il ressentir sur la disponibilité de ressources humaines pour le secteur agricole, le nouvel environnement climatique créant les conditions favorables au développement de maladies déjà endémiques (paludisme, maladie du sommeil, méningite, etc.)
L’Afrique a donc une carte à jouer à Copenhague et ne devra pas se contenter d’aller assister au spectacle ou pire d’y arriver en rangs dispersés. Les changements climatiques restent un problème planétaire et les réponses à y apporter requièrent une vision partagée et une solidarité effective; les actions à mener doivent également se développer à partir d’approches aux différentes échelles et qui se renforcent mutuellement.

Journalducameroun.com)/n