La descente sur les lieux des ministres de la santé publique et de l’environnement marque toute l’ampleur du problème
L’alerte a été donnée lundi dernier par les populations de Nkometou, localité située à la sortie Nord ouest de Yaoundé, où les ordures avaient été déposées. Selon des riverains, l’image et l’environnement étaient devenus insupportables. Etonnamment après que l’affaire ait été soulevée, le dépotoir de Nkometou a été vidé. Les ordures ont été ramenées à l’hôpital Gynéco-obstétrique de Yaoundé. Entassés dans près de 100 sacs, les responsables départementaux de l’environnement de la Lékié à Monatélé, estimait leur poids à environ deux tonnes.
L’entreprise chargée de la collecte incriminée
Dans un communiqué, le directeur général de l’HGOPY (hôpital Gynéco-obstétrique de Yaoundé), le Pr. Doh Sama Anderson, renvoie la responsabilité du dépôt de ces déchets à Nkometou sur les établissements Manga Bessala et fils (MEBFI). Selon lui, l’hôpital a signé un contrat à l’essai avec cette société pour l’enlèvement de ses déchets. Les établissements MABEFI étaient selon le contrat, tenus de collecter, peser et trier les déchets ménagers et de les décharger hors de l’hôpital. Les déchets biomédicaux devaient être incinérés dans l’hôpital et le reste vidé dans les décharges. L’entreprise concernée ne s’est pas prononcée sur cette affaire. De toute évidence la responsabilité de l’hôpital ne peut pas être écartée. L’activité de traitement des déchets est très règlementée et le problème de fond n’a surement pas été mis en relief ici.
Des règles violées
Dans une interview accordée à la CRTV, Armand Ambassa Ndiomo le délégué départemental de la Lékié pour l’environnement révèle que les établissement MABEFI ne sont pas agréés pour la gestion des déchets hospitaliers. Il ajoute que « pour ce type de déchets, il faut avoir (.) un avis obligatoire du ministère de l’environnement ». Ce qui n’est pas le cas. « L’hôpital s’est juste contenté des déclarations verbales du prestataire », ajout-t-il. Une faute grave, au regard d’un responsable du ministère de l’environnement, qui a requis l’anonymat. Sur la question, l’hôpital soutient ferme, que : « cette société nous a donné toutes les garanties qu’elle était agréée », dans son dossier de soumission de l’avis d’appel d’offres. Pourtant avec le système de passation de marché public, l’hôpital ne pouvait pas ignorer que la structure n’avait pas d’agrément.
Un problème pour de nombreux hôpitaux
Cette situation pose le problème plus général du traitement des déchets hospitaliers à Yaoundé. Peu d’hôpitaux à Yaoundé possèdent un incinérateur. Si l’hôpital général de Yaoundé (HGY) se charge lui-même d’incinérer ses ordures biomédicales, à travers cet outil moderne, à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique, l’incinérateur ne fonctionne pas à plein temps. Notre incinérateur a une faible capacité et ne peut pas être en marche plus de cinq heures par jour, au risque de créer une panne qui nécessitera de faire venir des techniciens de l’étranger, affirmait récemment le Pr. Doh Anderson. A l’hôpital central de Yaoundé (HCY), on déclare que l’incinérateur est tombé en panne depuis quelques temps. Une mesure palliative a été adoptée. Les responsables affirment qu’une fosse de 20m de profondeur a été creusée, aménagée et fermée. Une technique utilisée aussi au CHU de Yaoundé.
Selon des experts cette technique de l’enfouissement est très dangereuse. Outre les risques de production de Bio méthane plus dangereux pour la couche d’ozone que le CO2 obtenu après incinération, les populations sont exposées à des risque de population plus directe.