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Epidémie de choléra au Nord-Cameroun: La situation officiellement grave

Les autorités proposé un plan de lutte qui s'étale jusqu'en juillet 2011 et qui nécessitera plus de 2 milliards de…

Les autorités proposé un plan de lutte qui s’étale jusqu’en juillet 2011 et qui nécessitera plus de 2 milliards de FCFA

Seulement près de 500 millions de FCFA sont confirmés
Le budget prévisionnel pour la lutte contre l’épidémie de choléra qui sévit actuellement dans la région de l’extrême nord du Cameroun est de près de 2,5 milliards de FCFA selon des estimations du comité de crise contre le choléra. L’information rapportée par la radio d’Etat, la Cameroon Radiotélévision (CRTV), précise aussi que l’argent qui devrait servir à exécuter un plan de lutte jusqu’en juillet 2011, n’est pas encore disponible. Le gouvernement dispose d’un peu plus de 250 millions de FCFA. L’organisation mondiale de la santé a confirmé un soutien pour un peu plus de 150 millions de FCFA. Le Cameroun affronte sans aucun doute l’épidémie la plus sévère depuis au moins 10 années. La maladie aurait déjà fait 278 morts, soit environ 100 de plus qu’au 13 août, lorsque le ministre de la santé publique André Mama Fouda et son homologue en charge de l’eau et de l’énergie avaient annoncé que la situation était sous contrôle. La situation est aujourd’hui maitrisée, il est vrai que cette épidémie a touché 2431 personnes et occasionné la mort de 184 d’entre eux, mais actuellement les malades sont pris en charge dans les hôpitaux publics, mais aussi dans le cadre des organisations communautaires, avait déclaré André Mama Fouda. Il est aujourd’hui évident que le ministre s’est une fois de plus trompé. La situation est devenue encore plus préoccupante. Le gouvernement doit désormais composer avec ses partenaires que sont l’organisation mondiale de la santé et de nombreuses ONG, pour définir contenir le mal. Pourtant cela risque de ne pas suffire. Le budget prévisionnel du plan d’urgence « permettra de répondre à une urgence mais elle ne pourra pas permettre de couvrir l’ensemble des besoins qui sont immenses », a expliqué un responsable du ministère de la santé publique.

Les négligences des populations et. du gouvernement indexées
Au Cameroun, les inondations de cette année ont fait de nombreuses victimes et détruit maisons, bétails et récoltes. La pauvreté est sans doute la cause principale de cette épidémie, les populations n’étant pas en mesure de respecter des règles d’hygiène élémentaires, comme le lavage des mains avant de manger, l’accès aux latrines et à l’eau potable. Une situation qui était prévisible et que les autorités semblent avoir négligé. Le gouvernement a cependant indiqué que tous les décès enregistrés pourraient ne pas être des camerounais. Selon le président de la cellule de crise, le Pr Fru Angwafor III, le secrétaire général du ministère de la santé publique, des cas suspects de choléra viendraient des pays voisins pour bénéficier de la prise en charge gratuite dans les formations sanitaires camerounaises. Il a signalé que les localités frontalières de la région de l’Extrême Nord enregistraient un nombre important de cas et annoncé une descente des équipes médicales dans ces localités pour déterminer les raisons de cette situation. L’ONU indique que des professionnels de santé sont envoyés dans les villages avec des médicaments, des solutions salines et autres fournitures, dont l’Unicef et la Croix Rouge assurent le ravitaillement, afin d’éviter les déplacements de personnes infectées. Le choléra survient dans un contexte difficile marqué par le manque de nourriture: nous sommes en période de soudure. Les épidémies de choléra sont courantes dans le nord du Cameroun, mais cette année, non seulement l’épidémie a été plus sévère, mais elle a frappé plus tôt que d’habitude.

André Mama Fouda de la santé publique à droite
journalducameroun.com)/n

Grande mobilisation contre la maladie
Selon les responsables sanitaires, la maladie pourrait avoir été importée du Nigéria voisin, puis aurait contaminé une source d’eau et se serait ensuite propagée avec la saison des pluies. Mais un fait reste constant: cette épidémie montre avec force l’échec du gouvernement camerounais dans sa politique d’approvisionnement des zones rurales en eau potable. C’est seulement face à l’ampleur du désastre que les autorités ont promis la construction de latrines, de forages, l’acquisition de matériel sanitaire et la confection des messages de sensibilisation en langues locales. Le ministre de la communication Issa Tchiroma est lui aussi monté au créneau, pour mettre à contribution les médias locaux, afin que l’opération de sensibilisation des populations puisse avoir un impact très important. Le ministre de l’eau et de l’énergie a annoncé de nombreux investissements, mais des observateurs se demandent aujourd’hui pourquoi avoir attendu le drame pour réagir. Depuis plusieurs mois, des ONG attirent l’attention du gouvernement sur le fait que la situation sanitaire dans la région est très fragile. L’UNICEF a dépêché d’urgence des kits médicaux composés de gants chirurgicaux, de plaquettes de traitement de l’eau, de médicaments pour soigner le choléra, notamment du sel de réhydratation orale ainsi que du matériel d’éducation pour informer les communautés sur les dangers et les modes de transmission de la maladie. Combinée avec les inondations actuelles dans la région, la flambée pourrait avoir un effet dévastateur sur les enfants qui sont extrêmement vulnérables. Nous travaillons avec le gouvernement pour améliorer la réponse, et nous demandons à la communauté internationale d’appuyer nos efforts a déclaré Clemens- Hope. Les traitements contre le choléra sont fournis gratuitement avec le soutien de l’UNICEF, mais aussi de de la Croix Rouge camerounaise, de l’Organisation mondiale de la Santé et du Fonds des Nations Unies pour la Population.


unicef.org)/n