Il est l’un des pionniers de l’édification de l’université protestante dans la région Adamaoua
A l’apercevoir aux manettes de son vélo tout terrain ou au volant de sa Toyota, on est loin de s’imaginer que derrière cette barbe blanche il y a les plus belles pages du collège protestant de Ngaoundéré. En effet, Erik Sandvik arrive au Cameroun en mars 1966, après une formation universitaire et militaire en Norvège. Au Cameroun, l’administration du collège protestant de Ngaoundéré lui confie la tâche d’enseignant de langue anglaise. Un travail qu’il fera avec entrain et dévouement. Cinq ans plus tard, il occupe la fonction de chargé de la discipline.
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Erik Sandvik |
Dans le même souci de responsabilité, il formera de petits groupes à l’internat du collège, au sein desquels les plus petits sont dirigés par leurs aînés. Erik Sandvik tient à ce que ses élèves apprennent la langue anglaise. Il met en place une approche pédagogique combinant le chant à l’apprentissage de la langue. Une chorale naîtra de cette pédagogie.
Du tableau noir à la musique
En 1970, l’enseignant d’anglais s’érige en encadreur de chorale et crée le « négro spiritual ». Cette chorale devient plus tard le « Gospel Singers ». Très sollicitée sur le plan local, la chorale s’étend en 1976. Sa renommée va au-delà du Cameroun. Elle est invitée par la Norvège au courant de la même année. Les invitations hors du Cameroun s’enchaînent. Le groupe repart à nouveau en Norvège, se rend en France, en Allemagne et aux Etats Unis. Et pour ne pas transformer la chorale en un véritable facteur d’échec scolaire, des préalables précis sont établis. « Il fallait avoir au moins une moyenne supérieure ou égale à 15 pour faire partie du Gospel singer », précise l’encadreur. Fort de ces succès, Erik Sandvik est nommé directeur de l’établissement de 1979 à 1984, puis principal entre 1989 et 1996. En plus de ses multiples réalisations au collège protestant, il gère le projet de construction du « Temple du millénaire ». Une église, qui aujourd’hui, est un joyau architectural incontesté. Aujourd’hui septuagénaire, Erik Sandvik s’apprête à rejoindre sa Norvège natale. De nombreuses personnes sont consternées par cette nouvelle. « Grand père », comme l’appellent affectueusement tous les jeunes, a considéré plusieurs d’entre eux comme ses propres enfants. Ils sont légion ceux dont la scolarité et même l’hébergement a été assurés par ce dernier. Ce n’est pas étonnant que les plus hautes autorités de la Norvège et du Cameroun lui aient décerné des médailles fièrement exposées dans sa salle de séjour.
Dossier préparé par Integration/www.integration-centralafrica.info