De nombreux médias ont évoqué sa mort des suites de maladie. Aujourd’hui, le pouvoir dément
Le président érythréen, Issaias Afeworki, est « au sommet de sa forme » ont assuré lundi 23 avril 2012, les autorités d’Asmara (capitale du pays), qualifiant « d’histoire à dormir debout » propagée par la CIA (agence de renseignement américaine) des « rumeurs » concernant sa santé. « Une campagne intensive de rumeur prétendant que le président Issaias est malade en phase terminale, que sa santé se détériore, s’est propagée ces dernières semaines », explique le gouvernement érythréen dans un communiqué. Une chose particulière dans un pays qui est présenté comme peu démocratique. Le texte poursuit, en faisant savoir que « le fait que la source de cette histoire à dormir debout ne soit autre que (…) la CIA n’aurait pu tromper même les naïfs.» « Nonobstant les rumeurs, le président Issaias a une santé de fer et, selon absolument toutes les normes médicales en vigueur, est au sommet de sa forme », assure le gouvernement. Un deuxième communiqué officiel cette fois disponible sur le site du ministère de l’information de ce pays fait savoir que les détracteurs du président semble aujourd’hui prendre leur rêve pour de la réalité. « Pendant 25 ans ils n’ont pas réussi à le renverser et aujourd’hui ils invoquent tous les dieux pour que le président soit sérieusement malade », peut-on y lire.
Pourtant malgré ce démenti et selon des sources médiatiques présentes dans ce pays-là, on n’a pas vu le président depuis un certain temps, le 28 mars 2012 exactement. L’information sur la maladie présumée du président Issaias a été donnée par des médias locaux. « Lors d’un évènement officiel à l’ambassade de Chine, il a peu mangé mais beaucoup bu, « preuve qu’il est accroché à l’alcool ». Ce penchant pour l’alcool lui aurait causé un problème de santé complexe. L’information fait aussi savoir que le président Issaias a effectué ces derniers temps de nombreuses visites au Quatar, pour rencontrer un médecin. Ex-chef guérillero, Issaias Afeworki dirige l’Erythrée et ses cinq millions d’habitants d’une main de fer, à la tête d’un régime autoritaire et militariste, depuis l’indépendance du pays, proclamée en 1993 après 30 ans de guerre de sécession contre l’Ethiopie. La presse privée est suspendue depuis 2001 et aucune opposition au parti unique n’est tolérée. L’Erythrée se place derrière la Corée du Nord et l’Iran dans le classement du respect de liberté de la presse établi par l’organisation Reporters sans Frontières. Les relations restent extrêmement tendues avec le voisin éthiopien, allié privilégiée de Washington dans la région. Une guerre frontalière meurtrière a de nouveau opposé l’Ethiopie et l’Erythrée entre 1998 et 2000. Selon une information rapportée par le site d’information awate.com, plusieurs sources font état d’une véritable crise au sommet de l’Etat et d’une série de rencontres entre les généraux les plus influents du pays, réunis dans l’urgence le 22 avril.