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Euro 2016 : la folle semaine de Samuel Umtiti en sélection française

Le natif de Yaoundé occupait le flanc gauche de la défense centrale aux côtés de Laurent Koscielny suite à Suite…

Le natif de Yaoundé occupait le flanc gauche de la défense centrale aux côtés de Laurent Koscielny suite à Suite à la suspension d’Adil Rami pour le quart de finale face à l’Islande dimanche

Parfois, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Jamais sélectionné chez les Bleus, Samuel Umtiti, 22 ans, a longtemps été absent des plans de Didier Deschamps. Jusqu’à ce que les blessures et autres forfaits à répétition en décident autrement. La suspension pour dopage de Mamadou Sakho, le forfait de Jérémy Mathieu et la blessure de Raphaël Varane ont poussé le sélectionneur à intégrer le défenseur central dans les 23 sélectionnés. Malgré cela, il semblait condamné à jouer le rôle d’éternelle doublure figurant il y a encore quelques semaines au septième rang dans la hiérarchie des défenseurs centraux.
Mais les aléas de la compétition en ont décidé autrement. La suspension d’Adil Rami pour le quart de finale face à l’Islande, le 3 juillet, a précipité son destin en équipe de France : c’est lui qui occupait le flanc gauche de la défense centrale aux côtés de Laurent Koscielny. Une première sélection qui était le point d’orgue d’une folle semaine pour le jeune joueur : trois jours plus tôt, son arrivée au FC Barcelone était officialisée pour une trentaine de millions d’euros, primes comprises.

«Pas stressé»
«Il faut que je reste prêt car cela peut aller très vite. Je suis assez serein, pas trop stressé, donc je pense que ce sont des qualités pour entrer dans un groupe comme celui-là», confiait Umtiti, lors du stage de préparation.

Une chose est sûre : Umititi est patient. Né à Yaoundé, au Cameroun, il est rapidement sollicité pour rejoindre la sélection des Lions indomptables. Mais il ne se précipite pas, et préfère attendre d’avoir sa chance chez les Bleus, en progressant dans toutes les équipes de jeunes.

De même, le joueur formé à Lyon s’est imposé dans le groupe professionnel sans faire de bruit. Il grappille des titularisations et ne déçoit que rarement. Sa robustesse dans les duels, ainsi que sa qualité de relance font de lui un joueur complet, au physique impressionnant. Même s’il mesure 1,81 m sous la toise et pèse 75 kg, son jeu de tête est encore perfectible. «Il progresse régulièrement, analyse Pierre Mankowski. Cette saison, il est devenu le patron de la défense. Il est dur sur l’homme, avec un jeu de tête satisfaisant même s’il n’est pas très grand. Il sent bien le jeu et sa relance est bonne.» Umtiti se fait une spécialité de remonter le ballon depuis sa base arrière pour mieux lancer ses partenaires ou déclencher une frappe lourde dont il a le secret, avec son pied gauche.

Cette saison, après six premiers mois compliqués, il s’impose comme l’un des meilleurs défenseurs de Ligue 1 et compense très régulièrement les errements de ses coéquipiers en défense, notamment Mapou Yanga-Mbiwa, qui peine à s’imposer dans les duels.

Des qualités qui séduisent les nombreux entraîneurs qui l’ont eu dans leur effectif. Il intègre le groupe professionnel lyonnais sous la direction de Claude Puel, dénicheur de talents et est titularisé lors d’une rencontre de Coupe de France, dans le derby contre la Duchère, à 19 ans. Son premier match s’effectue donc dans un match à élimination directe, là encore, où il ne déçoit pas. Son entraîneur d’alors s’en étonne même : «Il a toujours très bien lu le jeu, mais de là à s’adapter de manière aussi impressionnante dans un match de ce niveau.»

Capitaine à 21 ans
A 21 ans, il revêt même le brassard de capitaine de l’Olympique lyonnais. Une récompense pour son calme, son importance dans le vestiaire ainsi que sa capacité à remonter les bretelles à des partenaires bien plus expérimentés que lui. Au total, il dispute 171 matchs avec les Gones. Un total très élevé pour un joueur aussi jeune.

Si Umtiti se fait discret au sein d’un groupe, il sait aussi parfois faire preuve d’ostentation à l’extérieur. Il avait fait jaser, en 2013, lorsqu’il avait fait livrer une Maserati flambant neuve au centre d’entraînement, sobrement immatriculée «Sam 23», en référence à son numéro de maillot. Un épisode qui, sous les yeux des supporteurs, lui avait valu les remontrances de Maxime Gonalons. «Je suis discret et ce n’est pas parce que j’ai une Maserati que je manque d’humilité. J’ai 19 ans et, si je ne me fais pas plaisir maintenant, ce ne sera pas à 60 ans. Même si, je le redis, je n’aurais jamais dû recevoir cette voiture au club», avait-il plaidé, dans un mea culpa orchestré par le club. Depuis cet épisode, celui que Patrice Evra surnomme « Big Sam » n’a plus jamais fait parler de lui. Sauf sur le marché des transferts.

Sa précocité a attiré l’ il des recruteurs des plus grandes formations d’Europe. Le jeune défenseur fera donc ses grands débuts avec le FC Barcelone à la fin d’août. Là encore, sans faire grand bruit, même si la presse espagnole a réalisé à plusieurs reprises son portrait, il rejoint l’un des plus grands clubs du monde. Son «club de c ur». Où il ne partira pas gagnant.


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