Le comité d’évaluation de cet indicateur de gouvernance a attribué pour la troisième fois la note de 3,2 au pays, une décision qui surprend l’administration
Pour la troisième année consécutive, le Country and Policy Institutionnal Assesment (CPIA) a attribué au Cameroun la note de 3,2. La plus forte note du pays se retrouve dans la gestion de l’économie où le Cameroun a obtenu la note de 3,8. Il est resté stable dans le domaine des politiques structurelles à 3,2 et a rétrogradé dans la gestion des affaires publiques et la mise en uvre des politiques inclusive et d’équité. Un responsable de l’administration présente lors de la remise de ces notes a marqué son étonnement devant cette note. « Le Cameroun a ces derniers temps pris et mis en uvre des mesures, notamment dans le domaine de l’égalité et de l’équité et aussi dans certains autres domaines. Nous avons par exemple crée tout un ministère qui s’occupe des questions de marchés publics, ce qui est une chose que le Cameroun est seul à faire. Lorsque je vois cette note de 3,2 qui est une constance, je suis gêné de ce que je vais dire à ma hiérarchie », a commenté Jean Tchoffo, secrétaire général du ministère des marchés publics et président du comité de suivi des programmes économiques. Selon les évaluateurs du CPIA, la question ne réside pas tant que cela dans la décision de prendre des mesure, mais d’avantage dans la manière dont ces mesures sont mises en uvre et du temps qu’elles prennent pour devenir effective. «Deux chose peuvent expliquer ce que vous décrivez, soit les mesure ont été prise en cours d’évaluation et devraient être prises en compte lors des prochaines évaluations, soit alors ces mesures tardent à produire des effets sur le temps et on les percevra un peu plus tard. Le fait de prendre des mesures ne suffit pas à améliorer la note», a expliqué Punam Chuhan-Pole, économiste en chef par intérim pour la région Afrique de la Banque mondiale et principal auteur du rapport.
La notation du Cameroun reste fragilisée par la persistance de la corruption comme entrave à la bonne marche des choses, malgré toutes les mesures annoncées par le gouvernement et son chef. Une autre faiblesse du pays réside dans le manque de transparence et la non disponibilité des informations sur la gestion des affaires publiques. Le tableau n’est pas complètement noir, mais de nombreux efforts semblent devoir être fait sur plusieurs points, comme l’accès au financement, le développement d’un tissus de production local, et la facilitation au commerce. Les notes CPIA présentent des variations entre les divers groupes de pays. Par exemple, la mauvaise gouvernance, l’insuffisance des capacités du secteur public et les troubles civils ont réduit la note moyenne des États fragiles africains à 2,7-soit un niveau très inférieur à la note moyenne des pays non fragiles, qui est de 3,5 . De même, les pays riches en ressources de la région, dont la note CPIA moyenne s’établit à 3,0, traînent derrière leurs homologues pauvres en ressources, dont la note moyenne atteignait 3,2 en 2012. Même si la banque mondiale refuse le principe selon lequel se résultats influencent l’assistance aux pays, ils n’en demeurent pas moins que le concept a été dessiné sur le besoin de rationaliser une assistance qui s’appuie désormais sur des fonds peu disponibles, d’où le besoin d’affecter les ressources là où elles seront le plus utiles. Fort de l’initiative PPTE, l’administration et les politiques aiment à dire que l’endettement du Cameroun reste soutenable et sa situation financière confortable. Mais la fragilité reste dans la ligne de mire, avec des réserves de change qui ne peuvent supporter 5,2 mois d’importations. Un des experts participant à la rencontre a fait savoir plutôt que de se mettre sur la défensive, le gouvernement devrait résolument prendre le chemin de l’efficience dans la mise en uvre des politiques publiques.