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Exposition de «Collection privée» par Pascale Marthine Tayou à Paris

Le plasticien d'origine camerounaise présente ses tableaux au Parc et au Hall de la Villette, jusqu'au 30 décembre 2012 «…

Le plasticien d’origine camerounaise présente ses tableaux au Parc et au Hall de la Villette, jusqu’au 30 décembre 2012

« Collection privée » est une collection de tableaux, présentés sur toute l’étendue du pavillon Paul-Delouvrier. L’artiste y donne à voir son talent. Ses uvres, ses installations – dont beaucoup créées pour l’exposition – sont composées d’objets, de matériaux glanés un peu partout, sur les marchés africains et européens. Leur point commun est d’appartenir à l’imaginaire intime de l’artiste et d’y faire corps. Troncs d’arbres, cages à oiseaux, cabanes en bois peint voisinent avec calebasses, plumeaux, tambours… Et encore des poupées baptisées « Pascale » en cristal sublimées par des atours de pacotille de hautes silhouettes colorées de « Flâneurs » parmi d’autres surprises… Des installations foisonnantes, bruissantes de chants d’oiseaux, de murmures et d’échos urbains. Gerbes d’objets et de figurines sur pilotis, ciel de calebasses, poupées de cristal en parures, géants figés d’hébétude, tambours aux pieds humains, danse de ventilateurs, nuage noir sur potences. Une invite énigmatique et généreuse à repenser nos liens au monde, et à ses diversités humaines. Cette exposition foisonnante, conçue par l’artiste comme un univers en soi, révèle la richesse d’un esprit libre, sans conventions ni concessions.

Pascale Marthine Tayou est né en 1967 à Nkongsamba au Cameroun. Après avoir vécu à Stockholm et Paris, il vit et travaille à présent à Gand (Belgique). Il fait partie de cette génération d’artistes africains qui redéfinissent la culture postcoloniale et qui mélangent les expériences de leurs origines avec celles de l’Europe où ils ont abouti. La définition du talent de Marthine Tayou comprend dessins, images, installations, vidéos… Fondamentalement, son uvre a quelque chose d’un journal intime ; Il y laisse transparaître des aspects de sa vie nomade, de sa famille et de sa vie au Cameroun. Son uvre pose aussi des questions acerbes sur l’identité culturelle et nationale, en plus de susciter des réflexions plus existentielles, par exemple au sujet du sida ou de la cacophonie qui règne dans les villes. Dans ces uvres profondes qui révèlent la perméabilité des frontières, il nous entraîne même vers des réflexions relatives à l’économie et à la migration, comme elles sont définies par l’historique personnel (et les rencontres avec d’autres).

L’affiche de l’exposition jusqu’au 31 décembre
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Mais l’artiste reste attaché à son pays. Le Cameroun est toujours présent dans les uvres de Marthine Tayou, que ce soit sous une forme symbolisée par des objets spéciaux ou par des photos et des images mobiles. Bien qu’il fuie l’étiquette d’Artiste africain, il est bien obligé d’admettre que le Cameroun joue un rôle important dans ses projets. Le Cameroun occupe une place importante dans plusieurs nouvelles uvres que l’artiste a réalisées spécialement pour l’exposition organisée par le Smak en 2004, des uvres dans lesquelles il évoque le thème des échanges culturels et économiques. Dans Import/Export, l’artiste a rassemblé des logos de plusieurs sociétés camerounaises en un collage d’autocollants, de photos, d’étiquettes d’emballages et de néons. Ces symboles d’un commerce à l’occidentale sont présentés à côté d’un marché de rue africain typique dans Fashion Street, une uvre composée d’une série de photos et de posters qui présentent les vendeurs et les acheteurs des commerces de textile et de vêtements locaux. Des critiques disent de lui qu’il est un provocateur. Lui rétorque sans renier en parlant de ses travaux comme d’ uvres collectives, une attitude honorant une somme de moments quotidiens, de rencontres, de hasard. Sa pratique ne révèle pas le statut glorieux de l’ uvre d’art, pour Tayou: l’Art est un simple vecteur de communication.

Exposition au Parc de la Villette à Paris
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