L’armée a mis en déroute des assaillants qui ont attaqué la paroisse d’Ouzal dans la nuit du 20 au 21 avril dernier, paroisse où vivaient trois religieux de nationalité colombienne.
Moins de trois semaines après l’enlèvement de deux prêtres italiens et une s ur canadienne à la paroisse de Tchéré dans l’Extrême-Nord du Cameroun, otages dont nous n’avons aucune nouvelle depuis lors, des hommes non identifiés auraient pu reproduire un enlèvement à Ouzal, localité située à une quarantaine de kilomètres de l’arrondissement de Mokolo, près de 120 Km de Maroua, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. D’après notre confrère de Cameroon Tribune, 11 assaillants ont fait irruption à la paroisse d’Ouzal, dans la nuit du 20 au 21 avril dernier, où vivent deux prêtres et un frère de nationalité colombienne, ainsi que trois religieuses camerounaises. C’est encagoulés (neuf d’entre eux, mais deux à visage découvert) que les assaillants se dirigent en premier lieu vers le domicile du caissier de la Caisse d’épargne et de crédit, établissement de micro-finance appartenant au diocèse de Maroua dont la gestion est assurée au quotidien par le curé de la paroisse d’Ouzal.
Tirant des coups de feu en l’air et échangeant des paroles en Haoussa et en Kanuri, ils le conduisent vers les bureaux mais se rendent compte qu’il ne dispose pas des clés. Au cours de leur tentative infructueuse pour éventrer le coffre-fort, les religieux auront, entretemps, l’idée d’escalader les murs de la paroisse pour se réfugier chez les populations voisines. Le curé de la paroisse, Germain Mazo, quant à lui va appeler au téléphone le député de la localité pour l’nformer de la situation, lequel va à son tour informer les éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) et de la gendarmerie, stationnés à 15 km de là, à Mozogo. Arrivés sur les lieux, les forces de défense vont constater que les assaillants se sont évanouis dans la nature.
D’après le préfet du département du Mayo Tsanaga, Maurice Tchoffo Sa’a, ces agresseurs portaient l’uniforme de la tenue nigériane et des insignes de Boko Haram, la secte islamiste. La zone est actuellement quadrillée par l’armée qui tente de retrouver ces individus. On se rappelle que c’est dans l’arrondissement de Mokolo, qu’avait également été enlevé le père Georges Vandenbeusch à Nguetchewé le 13 novembre 2013 (et libéré le 31 décembre de la même année). Tous les récents enlèvements au Cameroun ont un point en commun, ils l’ont été dans la région de l’Extrême-Nord. Les Moulin Fournier en février 2013, le père Georges Vandenbeusch en novembre, les deux frères italiens et la s ur canadienne en avril 2014. Le Cameroun est contraint de conjuguer, tant bien que mal, le souci de sécurité dans cette région qui partage des frontières poreuses avec le Nigéria voisin, et l’accueil de nombreux réfugiés qui fuient les attaques de Boko Haram.