Sauf imprévue, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), aura un nouvel exécutif le 12 décembre prochain. C’est du moins ce que l’on espère.
Les plus optimistes croisent les doigts en espérant que la soirée des longs couteaux n’aura pas lieu. Et que les vaincus ne clameront pas victoire. Mais pour les observateurs averti, ce n’est pas ce nouvel exécutif qui apportera la quiétude dans une maison où les enjeux financiers ont relégué loin, et depuis longtemps, les enjeux sportifs, ceux-là même qui devraient donner au football camerounais sa raison d’être.
Que l’on se le dise : depuis plusieurs années, le foot a foutu le camp à la Fécafoot ! Des seigneurs d’un nouveau genre y ont élu domicile et font la pluie et le beau temps au grand dam de la foule des fans dont la voix est désormais éteinte, fatiguée par une succession d’épisodes malheureux qui a fini de leur faire croire que plus personne ne croyait au foot. Passe encore les contrats signés dans la plus grande opacité avec les équipementiers par exemple.
Ces fans auraient espéré que la vérité du stade réconcilierait tous les prétendants à la tête d’une association dont le projet du nouveau siège a depuis été oublié. A tel point que même le CHAN, disputé sans championnat d’élite local, n’a ému grand monde. Tout comme la qualification récente de Coton Sports de Garoua pour la phase de poules de la Coupe de la CAF. Un véritable camouflet pour un sport où le Cameroun accapara les premières places il y a maintenant 40 ans pour ce qui est des clubs.
Dans cette phase de campagne pour la présidence de la Fécafoot, bien malin qui fera entendre la voix des fans qui appellent de leurs vœux la focalisation des regards sur le jeu. A quand la finale de la Coupe nationale dont les finalistes sont connus depuis le 1er août dernier ? A quand le lancement, enfin, d’un championnat professionnel digne de ce nom ?
Rappelons qu’il est arrivé aux plus méritants du dernier exercice de céder place à d’autres, plus aptes à remplir le cahier de charges d’une CAF pointilleuse sur un certain nombre de critères basiques comme une adresse fonctionnelle et un compte bancaire des qualifiés pour les compétitions de clubs qu’elle organise.
Il est donc à craindre que les lendemains du 11 décembre ne nous plongent dans une autre nuit noire. Car, et comment ne pas le rappeler, les dispositions de certaines décisions du TAS restent inapplicables. Inutile d’en faire le décompte ici tant ils risquent d’obérer la suite même si la CAN signe une trêve. De cela, l’on préfère ne pas en parler, préférant d’abord assurer une place confortable au sommet de l’instance faîtière du football camerounais où il est à craindre que pas grand-chose ne changera dans le sens du jeu.
Après un passage de trois ans à la Fecafoot (Janvier 2016-Janvier 2019), au département Communication, j’ai compris davantage que notre pays avait maille à partir avec une instance qui saigne perpétuellement les caisses de notre football, outrepasse les lois qui régissent la manipulation des fonds publics, foule aux pieds les textes du football autant que les lois du Cameroun ! On ne perd rien à attendre !