Ce festival international entièrement dédié aux musiques de l’oralité est annoncé pour décembre prochain à Douala
L’événement ne fait pas encore grand bruit et pourtant il est déjà très attendu. « Juste le temps pour que tous les partenariats et autres sponsoring soient bouclés » laisse entendre Pierre Sack Nack, administrateur de l’Equipe du Sud, le label à l’initiative de cet événement. Mais une chose est déjà claire, « l’événement se tiendra » rassure-t-il. Ce sera le premier du genre, exclusivement consacré aux musiques de l’oralité, des contes, du slam et du jazz. Ces musiques qui, comme on dit, ne courent pas les rues. La musique parlée, le verbe, la parole à l’état pur. Accompagnée d’instruments traditionnels tels la Kora ou le Mvet, identité même des griots Bantou. Les « Bantou », c’est d’ailleurs ainsi que se font appeler les membres de ce label, l’Equipe du Sud, qui depuis six ans, revisite le patrimoine culturel camerounais et africain. Le festival, prévu du 20 au 23 décembre prochain, ne sera donc qu’une fière conséquence de ce travail artistique de longue haleine. Objectif majeur, être une plate-forme de promotion des près de 2880 musiques et danses que possède le Cameroun, Afrique en miniature et surtout « un espace d’expression de la jeunesse des quartiers du Sud qui constitue le ferment de la création et de la consommation culturelle au Cameroun ».
Dans l’air du temps
La programmation artistique à elle seule aguiche. Basée sur trois axes majeurs. La découverte d’expressions artistiques africaines en voix de disparition (conte, poésie, les musiques de l’oralité, les arts initiatiques.), la découverte d’horizons artistiques d’ailleurs et la découverte de nouveaux talents. C’est justement l’une des particularités du festival, les jeunes constituent l’essentiel de cette programmation. Et à bien regarder, ce sont eux qui font l’actualité musicale au Cameroun. La génération déterminée à changer le courant des choses tout en restant original. Kareyce Fotso, Calvin Yug, Yvette Bassega, Muntu Valdo, Idylle Mamba, Alima, les groupes Kunde, No Name Crew et S-Team, Eddy Berty, Ebene, Vbh, la compagnie Ringa’ana pour les nationaux. D’autres artistes venus de France, dont Nevchehirlian et Banaminots, viendront compléter la programmation, des artistes dont le travail de métissage artistique est encore inconnu du public camerounais.
Seront aussi au menu le temps de ce festival, des ateliers d’initiation artistique et de formation, des conférences débats et des programmes de sensibilisation sanitaire. Le festival « Quartier Sud », tout un concept pour promouvoir la culture camerounaise, les rencontres et le métissage entre diverses cultures. Et surtout, donner de la place à ces musiques de l’oralité, « aujourd’hui reléguées au second plan » et croulant sous le poids du virulent phénomène de mondialisation.