La 126e édition de la fête du travail se veut un cadre de dialogue et de résolution des grands problèmes sociaux
Autour du thème « Tripartisme et Cohésion sociale » retenu cette année, les partenaires sociaux du gouvernement, notamment les organisations syndicales des travailleurs et celles du patronat sont invitées à la table des reflexions, pour une amélioration des conditions des travailleurs au Cameroun où les licenciements abusifs et la sous rémunération sont monnaie courante. Pour plus de cohésion sociale, les uns et les autres sont invités à faire du tripartisme (Employeurs, Travailleurs et Etat) le véritable cadre de concertation, de dialogue et de résolution des grands problèmes sociaux.
Qui doit organiser les manifestations ?
Le 20 avril dernier, les confédérations syndicales se sont réunies pour réfléchir sur cette situation. Sur la table de discussion, la légitimité de l’organisation des manifestations de la fête du travail au Cameroun, avec en toile de fond, une question essentielle : qui du gouvernement ou des organisations syndicales a la légitimité de cette organisation? A l’issue de cette concertation, les syndicats des travailleurs ont souhaité dessaisir le gouvernement de l’organisation des manifestations relatives à la journée internationale du travail, à en croire cet extrait du communiqué final : « Nous demandons solennellement au Gouvernement de se désengager de l’organisation des manifestations de la Journée Internationale du Travail au Cameroun, afin que celle-ci retrouve sa signification authentique comme occasion donnée aux travailleurs et travailleuses de perpétuer leur lutte par la revendication ». En effet, depuis 5 ans, la Centrale syndicale du secteur public (Csp) organise les manifestations du 1er mai en marge de celles organisées par le gouvernement. On comprend pourquoi Jean Marc Bikoko, président de la Csp, soutient le désengagement du gouvernement pour permettre aux travailleurs d’organiser les manifestations de la fête du travail, avec les moyens et les modalités qui sont les leurs. Ruth Ekout Aboui Beyeme de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Cameroun(Cstc) qui s’inscrit dans la même logique pense qu’« il est vraiment temps que les centrales syndicales reprennent en main l’organisation de la fête du travail au Cameroun » avant d’indiquer que c’est ce qui se faisait déjà avant 1972 date de la caporalisation du mouvement syndical camerounais au sein d’une centrale unique.
Toujours en prélude à la célébration de cette 126e édition de la fête du travail, les représentants des organisations et des confédérations syndicales se sont retrouvées le samedi 28 avril dernier au siège de l’Union Générale des Travailleurs du Cameroun (Ugtc) sis au marché central de Yaoundé pour une séance de travail. Il s’agissait en effet de peaufiner les derniers réglages sur les manifestations du 1er mai. « C’est pour arrêter les modalités du défilé pour que chaque entreprise sache qui va défiler avant et qui va défiler après », a déclaré un syndicaliste au sortir de cette rencontre. Au siège de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Cameroun (Cstc), on affirme être prêt, même si un point taraude les esprits : «le fait qu’on ait limité le nombre de défilants cette année à 50 par entreprise va créer un problème». La fête du travail, c’est aussi l’occasion de la distribution des gadgets, des tee-shirts et des pagnes. Chez les sérigraphes, on s’attèle à satisfaire une clientèle sans cesse croissante. Pour une meilleure préparation de l’évènement, la journée du lundi 30 avril 2012 a été déclarée férié et chômée sur toute l’étendue du territoire national conformément aux dispositions de la loi N°76/008 du 8 juillet 1976 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi N°73/005 du 7 décembre 1973 fixant le régime des fêtes légales en République du Cameroun.