La chaîne panafricaine a délocalisé une partie de son potentiel information, pour couvrir la célébration du 20 mai
Une semaine de débats sur le Cameroun avec Africa 24
La chaîne panafricaine d’informations Africa 24 a fait le déplacement de Yaoundé la capitale camerounaise, pour la célébration de la fête nationale. Une grosse équipe, avec à leur tête Constant Nemale le directeur général de cette chaine, a passé la semaine du 16 au 22 mai dernier au Cameroun. Une opération très appréciée par de nombreux téléspectateurs, qui ont pu assister à des débats. Durant 7 jours, les journalistes de la chaine et leurs invités ont décortiqué l’ensemble des problèmes du Cameroun, au-delà de la rhétorique sur la construction de l’unité nationale. Des sujets aussi variés que controversés. La candidature de Paul Biya et l’avenir politique du Cameroun, la lutte contre la corruption et l’indépendance de la justice, la liberté d’expression, les choix économiques du Cameroun et les perspectives, et aussi les questions de formation et d’emploi, la place de l’armée. Les téléspectateurs ont marqué leurs satisfactions sur l’idée du programme : « c’est une bonne idée d’avoir organisé ces débats. Nous pensons qu’il est important que les médias locaux arrêtent d’organiser des discussion d’amis, et appellent sur le plateau des débats télévisés des personnes qui ont la capacité de parler et de dire des choses pertinentes. J’ai beaucoup appris et si c’était une opération de charme, la chaîne Africa 24 a réussi à mon avis» fait savoir Ibrahim Ndam professeur assistant à l’université de Soa.
Pour de nombreux experts, la chaine a réussi une véritable opération de marketing auprès du public local, mais aussi de l’administration. Lors d’un déjeuner de presse offert aux médias, constant Némale a clairement fait savoir que sa chaîne et lui-même étaient au Cameroun pour rencontrer les autorités et solliciter la présence du Cameroun au sein d’un média qui est à même de présenter l’Afrique dans sa diversité, et ses difficultés, mais aussi dans sa dynamique positive. Il est difficile de savoir quelle aura été la réaction des autorités camerounaises. Mais la forte participation des membres du gouvernement sur les différents débats, démontre une certaine adhésion de leurs parts. « Même si je porte aujourd’hui ce projet, je suis conscient de ce qu’aucune chaine de télévision de notre ambition, ne peut fonctionner sans de capitaux lourds qui ne peuvent être mobilisés que par les Etats. Lorsque je lance mon projet, je suis naturellement venu au Cameroun en me disant c’est mon pays. Mais j’ai attendu très longtemps et j’attends encore » a fait savoir Constant Nemale. Ouverte il y a à peine deux ans, la chaîne s’impose aujourd’hui dans l’univers de nombreux ménages en Afrique francophone. Ses dirigeants se disent satisfaits de son niveau d’évolution. Présentement la Guinée Equatoriale est le seul Etat actionnaire du groupe avec 20% de parts. Elle a pour cela signé publiquement une charte de non interférence dans la ligne éditoriale et le contenu de la chaîne. Une option qui peut être justifie le scepticisme des autres Etats africains dont le Cameroun.