Dans la capitale, la célébration a été marquée par les activités traditionnelles de défilé, réceptions et feu d’artifices. Malgré le boycott de quelques partis d’opposition
Tradition respectée.
Le Cameroun célébrait le 20 mai 2012 le quarantième anniversaire de son unification. Une ultime cérémonie qui clôturait une semaine débutée dans la localité de Bakassi reconquise en 2002 après des années de désaccord avec le Nigéria voisin, et celle Darak à l’extrême nord du pays aux confins du Lac Tchad. Le thème de la célébration cette année a mis en avant le rôle de l’armée dans la consolidation de l’unité du pays, et celui qu’il pourrait continuer à jouer dans ce sens. Les autorités ont choisi : « Armée camerounaise au service d’une nation forte, prospère et résolument tournée vers l’émergence, dans un climat de paix et d’unité ». Comme il est de tradition, les célébrations ont débuté par le défilé militaire. Pour les curieux de Yaoundé qui ont fait le déplacement du boulevard du 20 mai, ils ont pu voir à nouveau l’appareil des forces armées et de police en marche. Un passage militaire qui aura eu deux principales attractions, le défilé des forces armées congolaises et le passage du BIR Delta (bataillon d’intervention rapide) et son équipement d’intervention. Après les militaires, les civils ont pris le relais avec pour la première fois le défilé des députés juniors, une version non effective du parlement et qui regroupe parfois des jeunes dans le rôle de représentant des populations. Le moment attendu aura été celui des partis politiques. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au pouvoir n’a pas manqué au rendez-vous. Ils a été accompagné par des parties proches du pouvoir, à l’instar de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Maïgari Bello Bouba, formation politique représentée à l’Assemblée Nationale, l’Union des Populations du Cameroun (UPC), le Front National pour le Salut du Cameroun (FNSC) du ministre Issa Tchiroma, l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Progrès (ANDP) du Ministre Hamadou Moustapha et le Mouvement pour la Défense de la République (MDR).
. Mais absence de la première dame et boycott de l’opposition
La célébration pour certains s’est achevée dans les quartiers où les uns et les autres ont pu se retrouver autour d’un verre retrouvant parfois aussi, ceux qui n’ont pas fait le déplacement du boulevard pour regarder le défilé à la télévision. Comme chaque année, une réception était organisée au palais présidentiel. Dans la soirée, les feux d’artifice ont fait leur entrée en scène. Trente minutes durant, de nombreuses personnes proches du boulevard ont pu voir le spectacle du ciel illuminé. Tout aura donc été presque parfait à l’exception de grosses absences. La première, l’épouse du chef de l’Etat n’aura été aperçue durant cette célébration. Madame Chantal Biya a été annoncée, mais n’a finalement été vue ni à la place du défilé, ni à la réception, alimentant de nombreuses conversations avec à la clé plusieurs commentaires difficile à confirmer. Autre absence, celle – là prévisible, celle des partis politiques signataires de l’accord de Foumban. « Nous ne serons pas là, le parti au pouvoir sera tout seul avec quelques micro-partis qui sont à sa solde. C’est très symbolique, nous pensons qu’aujourd’hui l’unité nationale n’existe plus que sur papier. Nous pensons que l’heure est grave et l’heure n’est pas à la fête », déclarait déjà Josuah Osih le vice-président du Social Democratic Front (SDF) sur les ondes de RFI dans la matinée du jour de la fête. 7 autres partis ont suivi le même mot d’ordre. Donc l’UDC d’Adamou Ndam Njoya, le CPP de Kah Walla, et d’autres partis qui disent protester contre une unité factice au Cameroun. Proche du parti au pouvoir, on déplore une attitude à deux vitesses : « Lorsqu’il faut jouir des avantages du pays comme le salaire de député, certains n’hésitent pas à revendiquer leurs droits de camerounais, mais quand il faut remplir son obligation de citoyens, on trouve à redire, comme si le 20 mai on célébrait la fête de Paul Biya, je trouve que ce n’est pas juste », a commenté Messanga Nyamdi, professeur de droit et militant du RDPC. Ce boycott et l’absence de la première dame risquent d’alimenter toutes les chroniques dans la semaine, avec ses vérités et contre-vérités.