Après une année blanche (en 2013), les partis politiques camerounais ont reçu en fin novembre 2014 des fonds publics d’un montant cumulé de 1,5 milliard de F CFA
Après une année blanche (en 2013), les partis politiques camerounais ont reçu en fin novembre 2014 des fonds publics d’un montant cumulé de 1,5 milliard de Fcfa. Cet argent entre dans le cadre du financement public aux partis politiques. Les élus se recrutent sur la base des critères repartis en six catégories.
En effet, l’arrêté conjoint Minadt/Minfi y relatif organise la répartition de la cagnotte en six tranches égales, soit 250 millions Fcfa par tranche. En plus des critères d’éligibilité habituellement connus, l’arrêté conjoint mentionné supra ouvre la porte du financement public aux partis ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés dans au moins une circonscription à l’issue de l’élection des conseillers municipaux du 30 septembre 2013. Autre fait nouveau: les partis représentés au Sénat sont invités à la soupe. Toutes choses qui ont réduit à la portion congrue les montants reçus par certains appareils politiques.
Un exemple pour illustrer: à la dernière répartition d’avant élections couplées de 2013, l’Add (Alliance pour la démocratie et le progrès) caracolait à une quinzaine de millions de Fcfa; le même parti politique n’a pas eu un montant cumulé de trois millions de FCFA après la répartition de novembre 2014. D’autres élus font d’ailleurs un plus mauvais score: moins de cinq cent mille FCFA. Paradoxalement, le Rdpc (au pouvoir), le Sdf, l’Undp et l’Udc se frottent les mains. Ce quatuor s’arroge pratiquement les deux tiers de l’enveloppe globale.
A l’évidence, la répartition profite à certains. Ce qui questionne la pertinence des critères adoptés par le Minatd. Le montant de l’enveloppe – un milliard et demi de FCFA †est également source de débat. En effet, la cagnotte destinée aux partis politiques n’a pas augmenté depuis une dizaine d’années. Pourtant, l’assiette des élus est longtemps élargie, notamment avec la mise en place du Sénat et la démocratisation des critères d’éligibilité.
D’où le questionnement: à quoi peut servir la minable somme de 360 000 Fcfa attribuée à quelque parti politique? L’Etat ne ruse†t†il pas simplement, en feignant d’octroyer des financements publics aux partis politiques? Mieux, derrière la vitrine du financement public aux partis politiques, l’Etat ne profite†t†il pas pour engraisser le Rdpc (parti†Etat)? Autant de questions et bien d’autres qui posent avec acuité la problématique d’un financement public équitable, juste et avantageux pour chaque parti politique satisfaisant aux critères édictées. La qualité de la démocratie camerounaise en dépend. Vivement la réforme. En attendant, voici comment l’enveloppe 2014 de 1,5 milliard Fcfa a été répartie.

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