Les projets de textes y relatifs ont été restitués il y a quelques temps à Yaoundé
Un plan, fruit de nombreuses concertations
Un plan d’action pour le renforcement de l’intermédiation financière (PARIF) a été proposé au ministre des Finances pour redynamiser le secteur de l’intermédiation financière. Ce plan formule un ensemble de propositions qui devraient permettre de rendre plus effective l’action de ce secteur d’activité sur l’économie du Cameroun. Son élaboration a nécessité près de 18 mois de concertation, entre les autorités du ministère des finances et les acteurs du secteur financier. La PARIF est une solution de plus à un problème fondamental. L’économie camerounaise souffre des difficultés d’accès aux financements. Pierre Titi, ministre délégué aux finances en charge du budget a présidé les travaux de restitution du PARIF. Il attribue cette situation aux gestionnaires de certaines banques et établissements de micro finance plus intéressés à tirer de gros bénéfices au profit d’une épargne de plus en plus exigeante.
Insuffler une nouvelle dynamique aux produits financiers
Le gouvernement à travers ce projet, voudrait apporter une nouvelle dynamique à l’intermédiation financière. Près d’une vingtaine de textes ont été présentés. Ces textes ont été élaborés en collaboration avec des experts de la Banque mondiale, du Fmi, de la société financière internationale (SFI), de la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) et de la banque centrale (BEAC). Selon des sources proches du MINFI, le PARIF a plusieurs objectifs. Rendre le secteur bancaire plus résistant aux chocs éventuels, établir un marché régional des titres publics, renforcer la supervision des EMF (Etablissements de Micro Finance), faciliter l’accès aux services bancaires, améliorer le coût du crédit. Les textes restitués ont aussi fait la proposition de diversifier les instruments financiers. Les procédés de crédit documentaire et de capital risque figurent parmi les techniques proposées. Le PARIF propose aussi un ensemble de mesures visant à renforcer l’environnement juridique, essentiel pour inspirer la confiance des détenteurs de capitaux.
Un contexte très dégradé
Le gouvernement n’est pas à sa première initiative de régulation du secteur de l’intermédiation financière. En indexant la cupidité des établissements financiers, il ne présente pas tous les aspects du problème. Joseph Ndam Mbouombouo est expert économiste. Selon lui, aucune restructuration de l’intermédiation financière ne peut être efficace si un ensemble de paramètres juridiques, sociaux et économiques ne sont pas pris en compte. Le recours très important aux formes parallèles de financement comme les tontines ou l’usure (près de 40%) montre que le besoin de financement est un fait au Cameroun. Un des problèmes du secteur, est le conflit qui existe entre banques et EMF est fortement préjudiciable pour le secteur. D’autres problèmes existent. Aux nombres de ceux-ci il y a l’absence d’une législation précise des contrats, la pression fiscale qui a entrainé un gros développement du secteur informel, l’absence de promotion des banques effectivement commerciales, l’échec du rôle des EMF.
De nombreux acteurs se disent pourtant satisfaits par les propositions du PARIF. Pour Martin Abéga le secrétaire exécutif du patronat camerounais (GICAM), il serait souhaitable que les propositions restituées puissent faire l’objet d’une matérialisation législative. Une position qui s’impose d’elle-même aujourd’hui, au regard des nouvelles ambitions de l’économie camerounaise.
