Ils exigent le départ de Semengue pour redescendre dans les stades, pendant que le président de la Ligue demande la transformation des clubs en sociétés commerciales
Le match entre Pierre Semengue, le président de la Ligue de football professionnelle du Cameroun ( Lfpc) et l’Association des clubs d’élite du Cameroun (Acec) est loin d’être terminé. Du coup, la reprise des championnats Mtn Elite One et Two, n’a jamais été aussi compromise. Après le point de presse du président de la Ligue lundi dernier, au cours duquel il a révoqué son secrétaire général Francis Laïbe Wapi, l’Acec a réagi. A travers un communiqué signé du président Emile Onambélé Zibi et rendu public ce jeudi : « Les clubs décident de la suspension de leur participation aux championnats Mtn Elite One et two jusqu’au départ du président actuel de la Lfpc et la tenue sans délai sous l’égide de la Fecafoot, d’une assemblée générale élective pour la mise en place d’un nouveau bureau de la Ligue professionnelle de football du Cameroun ». Comment comprendre cette crise qui paralyse la vie des clubs camerounais ? Tout est parti de la réclamation des clubs de leurs subventions, notamment celles liées aux allocations de l’Etat pour l’année 2013, le reliquat de la subvention de l’année dernière, leur côte part du don du chef de l’Etat et l’apurement des arriérés des arbitres et commissaires de matches. Le général-président Pierre Semengue répliqua à travers des communiqués et circulaires, dans lesquels il indiqua que le processus de paiement de la subvention de l’Etat était enclenché mais que seuls les clubs qui se seront mutés en sociétés devraient en bénéficier. Puis il précisa que la Ligue n’avait rien retenu sur les subventions de l’Etat de l’année dernière et que les émoluments des officiels étaient en cours de paiement. Aujourd’hui, les deux premières tranches de la subvention de l’Etat (300 millions de francs Cfa) ont été versées aux clubs d’Elite, sans que ceux-ci ne se soient mutés en sociétés commerciales. Et même, les officiels ont été payés. Une réunion tenue le 2 mai dernier au ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), à laquelle a participé le ministre Adoum Garoua, des représentants de l’Acec et le secrétaire général de la Lfpc déchue Francis Laïbe Wapi, a débouché sur l’annonce d’une reprise des compétitions le 11 mai pour l’Elite Two et le 12 mai pour l’Elite One et de l’octroi de la subvention aux clubs sans condition. Or lors de sa sortie médiatique lundi dernier, Pierre Semengue déclara qu’il n’avait pas mandaté son Sg pour parler au nom de la Ligue à cette tripartite et prit sur lui de suspendre les championnats d’Elite One et Two, jusqu’à ce que la majorité des clubs se mutent en sociétés. Ceci malgré le communiqué signé conjointement par les clubs, la Lfpc et le Minsep.
Conséquence
Toutefois, l’arrêt des compétitions pourrait avoir des conséquences diverses pour des clubs comme l’année dernière, où dès la reprise de la phase retour de l’Elite One après près de trois mois d’interruption, l’Union sportive de Douala qui restait sur une fin de phase aller laborieuse enchaîna onze victoires consécutives et remporta le premier championnat organisé par la Lfpc. Ainsi Les Astres qui sont leaders et qui restent sur quatre victoires consécutives pourraient voir leur dynamique se briser par l’arrêt de la compétition. Celle-ci ne déplait pas à tout le monde. Puisque certains supporters de la lanterne rouge Fovu club de Baham, qui espèrent panser les plaies pendant cette période, afin de gagner enfin au moment de la reprise, voient plutôt l’arrêt du championnat d’un bon il. En toile de fond de la bataille entre Emile Onambélé Zibi et le président Pierre Semengue, il faut voir la lutte pour le contrôle du Tonnerre Kalara club. Le fils du général-président Stéphane Semengue dirige depuis le début de la saison une faction du TKC, non reconnue par la Fecafoot. Pire, c’est ce fils à papa qui est chargé de faire les aller et retour toutes les semaines entre Paris et Yaoundé pour s’occuper de la billetterie des matches organisés par la Ligue, comme si les imprimeries camerounaises étaient incapables d’assurer une telle opération. Autre chose, dans la bataille entre le Minsep et Fecafoot, Semengue de sa position de vice-président de la Fecafoot s’est désolidarisé de son président Iya Mohammed. De quoi se mettre à dos, tous les autres membres de l’instance faitière du football camerounais. Arrivée à la tête de la Ligue après sa création en 2011, le mandat du général d’armée expire le 25 juillet prochain. Entre temps, les championnats d’Elite se retrouvent au point mort. Une situation de léthargie qui pourrait davantage plonger le football des clubs dans le coma, où il est englué depuis trois décennies.