SportFootball , Sport




Football professionnel: Semengue défie les clubs

Le président de la Ligue de football professionnel conditionne la reprise du championnat par la transformation des clubs en société…

Le président de la Ligue de football professionnel conditionne la reprise du championnat par la transformation des clubs en société commerciale et il a par ailleurs limogé son secrétaire général hier

Le match que se livre depuis quelques temps le président de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) et l’Association des clubs d’élite du Cameroun (Acec) est loin d’être terminé. Lors d’un point de presse tenue hier au siège de la Ligue, Le président de la Lfpc a annoncé le limogeage de Francis Laïbé Wapi, le secrétaire général de cette association. Thérèse Pauline Manguelé, jusque-là chef de département des affaires sportives, a été nommée par intérim à ce poste. En même temps, il a décidé qu’il n’y aura pas de championnat ce week-end, comme l’ont déclaré les clubs. Il conditionne la reprise des championnats par la mutation des clubs en sociétés. Comment comprendre cette contre offensive du président Semengue ? Au cours d’une réunion tripartie présidée jeudi dernier par le ministre des Sports et de l’éducation physique Adoum Garoua, les clubs ont obtenu que la subvention de l’Etat leur soit versée sans conditions. Le président de la Ligue de football professionnel, le général Pierre Semengue, écarté de la concertation par Adoum Garoua, a dans la foulée dit ne pas se reconnaître dans les décisions prises. La faute de Francis Laïbé Wapi est d’avoir signé le communiqué conjoint annonçant la reprise des championnats d’élite dès le samedi 11 mai. Or, le président Pierre Semengue justifie sa décision d’arrêter les championnats, parce que, pour lui, il n’est pas question de faire jouer un semblant de championnat professionnel sans que les clubs ne soient transformés en sociétés comme l’exige la loi. « Pas de championnat professionnel avec des clubs amateurs. Je ne peux me rendre complice de la violation manifeste de la loi dûment interprétée par le premier président de la cour Suprême (.) je décide à mon tour de conditionner la reprise du championnat à la mutation en sociétés desdits clubs ou à tout le moins à la réaction officielle du gouvernement en faveur de ladite mutation, pour laquelle je plaide qu’aucun moratoire ne soit accordé aux clubs dont la mauvaise foi de la majorité d’entre eux est manifeste depuis le 2 avril 2013 ».

Le général Pierre Semengue s’est dit prêt à assumer ses décisions : « J’ai probablement courroucé la hiérarchie et je suis prêt à assumer », a-t-il confessé lors de son point de presse. « Je mesure la gravité d’une telle décision qui m’expose du reste à des sanctions de la tutelle pouvant aller jusqu’à la révocation. C’est un risque à prendre et j’en assumerai les conséquences le cas échéant. L’intérêt à préserver est plus important que ma modeste personne. Le contrôle de la Fifa doit intervenir en 2014 et je ne peux accepter que le Cameroun soit privé de la licence internationale, parce que certaines personnes pensent pouvoir torpiller les engagements internationaux et les lois de la République », a martelé le président de la Lfpc. D’ailleurs de l’avis de nombreux experts en management sportif, pour parvenir à un professionnalisme efficace, une période transitoire d’au moins trois ans aurait été nécessaire. Avec un minimum de volonté, cette période aurait permis à l’État, aux entreprises privées et/ou aux collectivités locales, de construire des stades. Elle aurait permis aux clubs de remplir le minimum de critères (sportifs, administratifs et juridiques) pour entrer dans le professionnalisme. Le volet financier de nos clubs a, jusqu’à maintenant, été non seulement tabou, mais souvent entouré d’une gestion occulte. Pendant des décennies, il a échappé au contrôle fiscal de l’Etat. Est-ce que cette gestion a changé avec l’instauration du professionnalisme ? Or, chaque club doit apporter la preuve qu’il dispose, hors subventions et droit Tv, des ressources financières nécessaires (fixé par la Ligue) pour aspirer au professionnalisme. Comme rien ou presque de tout ce qui précède n’a été effectué, l’on ne pratique au Cameroun qu’un professionnalisme de façade. A titre de rappel, le mandat de Pierre Semengue à la tête de la ligue court jusqu’au 25 juillet prochain.

Le général Pierre Semengue, président de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun
google.fr)/n