Fils de footballeurs camerounais célèbres, ils assument l’héritage à leur manière et à leur rythme
Fils de Bertin Ollé Ollé, international camerounais des années 80 qui fit les beaux jours du Tonnerre de Yaoundé, Alain Junior Ollé Ollé, 23 ans, a été formé dans l’équipe phare de Mvog-Ada, un quartier populaire de la capitale camerounaise. Convaincu que le football sera son gagne-pain, il ne rêve que d’une chose pendant son enfance : devenir footballeur professionnel. Il est en cela encouragé par son père, par ailleurs professeur d’éducation physique et sportive, qui le traîna dès son plus jeune âge sur les terrains d’entraînements du Tkc et dans les stades, afin de lui injecter le virus du football.
Formé au Tkc, c’est plutôt avec le Cintra de Yaoundé qu’il va découvrir le championnat de D2 du Cameroun. Après seulement un an passé dans ce club, le jeune Ollé Ollé s’envole pour l’Uruguay en 2005 où il s’engage avec le Nacional Montevideo.
Ceci grâce à l’entremise de Dominique Tene Soh, un agent de joueurs ayant de nombreux contacts dans les clubs d’Amérique latine. Lors d’un match amical contre l’America de Mexico, il tape dans l’ il des dirigeants du club mexicain, à la recherche d’un milieu de couloir gauche. Les négociations de transfert aboutiront sur un prêt. Le Lionceau de cette époque là va alors s’aguerrir dans ce club pendant une saison, avant de rentrer dans son club employeur, le Nacional Montevideo.
Après, comme un insatiable footballeur, il va plusieurs fois changé de clubs et de pays pour vendre son talent. En manque de temps de jeu au Nacional Montevideo, il est prêté en 2005/2006 à Ca Plaza, un modeste club d’Uruguay. Puis, il sera de nouveau prêté à Aguilas Cf en D2 espagnole. Enfin, libre de tout contrat, il s’engage avec Fribourg en deuxième division allemande où il passe deux saisons (2007/2009) avant d’être prêté à Rot-Weiss Ahlen. Après une saison (2009/2010) dans ce club de Bundesliga B, il est retourné à Fribourg.
Un peu plus petit que son père, son style de jeu sur les ailes, son comportement sur le terrain et en dehors, ses dribbles, sa frappe de balle, sa timidité et le même sourire angélique, rappellent son géniteur. L’ailier a été meilleur buteur des Jeux africains de 1987 à Nairobi, mais aussi champion d’Afrique en 1988 au Maroc. Si son père a loupé la médaille d’or au Kenya en 1987, le fils a apaisé l’amertume chez les Ollé Ollé lors des Jeux africains d’Alger 2007, en remportant le précieux métal avec les moins de 23 ans camerounais. Considéré comme un élément clé de cette cuvée des Espoirs, il participe aux jeux Olympiques de Beijing 2008 où la sélection camerounaise sera éliminée en quarts de finale par le Brésil. Depuis ce temps, il évolue toujours à Fribourg où il fait étalage de son talent, dans l’attente d’une première sélection chez les «grands Lions».
