L’actuel lion est le fils de David Mayebi, le baroudeur milieu récupérateur de l’Union de Douala de la décennie 70
Chez les Mayebi, le grand gabarit fait partie de l’héritage familial. Jocelain Mayebi, 1,88m pour 84 kg, est le portrait tout craché de son père David Mayebi, le baroudeur milieu récupérateur de l’Union de Douala de la décennie 70, et du début des années 80. David Mayebi a décidé de devenir footballeur grâce à son grand frère Isaac Bassoua, également ancien sociétaire de l’Union de Douala. Avec ses larges épaules, Jocelain a la même allure que son père et son oncle. C’est à Metz où il est arrivé à l’âge de 10 ans, en provenance de la Kadji Sport Academy (ksa), que le jeune Mayebi continue sa formation de gardien de buts. Le fait que son père, aujourd’hui président de l’Association des footballeurs camerounais, possède de nombreuses relations dans le monde du football, y a certainement contribué.
Jocelain s’est très tôt décidé à devenir gardien de buts : « Je voulais ressembler à Thomas Nkono dont mon père n’a cessé de m’abreuver de commentaires laudateurs à son endroit pendant toute mon enfance », explique t-il aujourd’hui. Contrairement à son père qui traina sa silhouette de demi-défensif dans tous les coins des stades camerounais et africains pour récupérer les ballons et les redistribuer, Jocelain a, à la faveur de ses qualités athlétiques, choisi de capter les ballons. Surtout que dès son «berceau», il se nourrissait des conseils d’un certain Joseph Antoine Bell, ancien portier de l’Union de Douala et des Lions indomptables, et ami de longue date de David Mayebi.
Quand il opta pour le football comme métier d’avenir, son père lui avait demandé une seule chose : qu’il puisse concilier le football et les études. Une condition que le fils, réceptif, accepta sans rechigner. Au centre de formation de Metz, en suivant le cycle foot-études, Jocelain est parvenu à décrocher son bac. Capitaine de l’équipe réserve de Metz lors de la saison 2007/2008, il était considéré à l’époque comme le numéro 3 dans la hiérarchie des gardiens de buts. Ce qui lui ouvrit les portes de la sélection espoir du Cameroun. Il participa notamment aux jeux Olympiques de Beijing en 2008 comme doublure d’Amour Patrick Tignyemb.

N’ayant pas pu s’imposer en équipe première de Metz, Jocelain Mayebi est transféré à l’Aek Larnaca à Chypre. Après seulement six mois passés dans le modeste championnat chypriote, le fils de David Mayebi est conscient qu’il a perdu en grade et en visibilité. C’est ainsi qu’en janvier 2009, il dépose ses valises à Hakoal Amidar Ramat Gan en Israël. Quand il se blesse dans ce club, Jocelain éprouve des difficultés à pouvoir retrouver sa place de titulaire, une fois guéri. Prêté à Betar Jérusalem pour gagner en temps de jeu, il n’y passera que six mois. De retour dans son club employeur en décembre 2009, il sera de nouveau prêté, mais cette fois-ci au Maccabi Ahi Nazareth où il y passera un an. Une fois libre de tout contrat, il s’est engagé en janvier dernier avec Wrexham, un club du Pays de Galles.
Le regard fier de Jocelain et son sourire charmeur font aussi partie de l’héritage familial. Tout comme son calme et sa patience. C’est sans broncher en club, ou en sélection nationale où il est souvent convoqué, que le natif de Douala, âgé de 24 ans, accepte de jouer les doublures : « Dans le milieu du football, la hiérarchie est respectée, qui plus est au poste de gardien de buts. En club comme en sélection, je travaille sereinement aux entraînements en attendant mon heure », justifie t-il. Mais comme la modestie n’exclut pas un certain sens de l’orgueil et du luxe, les Mayebi aiment bien les grosses voitures, les montres haut de gamme et les vêtements de luxe.
