C’est l’une des principales conclusions de la commission nationale qui avait été mise sur pied
Réunis mardi le 30 juillet 2013, les membres de la commission nationale de la formation médicale, pharmaceutique et ondo-stomatologique ont décidé de ne retenir que l’Université des Montagnes de Bangangté dans l’ouest du pays et l’Institut supérieur de technologie médicale de Yaoundé comme étant les seuls établissements supérieurs privés habilités à offrir des formations médicales sur le territoire camerounais. Une décision qui se présente comme étant l’une des conséquences majeures des conclusions de la mission d’évaluation des facultés et institutions privées d’enseignement supérieur (Ipes) de formation médicale au Cameroun, conduite par Maurice-Aurélien Sosso le recteur de l’Université de Yaoundé I, par ailleurs inspecteur de l’enseignement supérieur. La nouvelle peut être accueillie favorablement par les organisations professionnelles du corps médical. Depuis 2011, ils ont ouvert une bataille pour que soient fermés les établissements supérieurs privés de formations médicales. En son époque, le Docteur Guy Sandjon qui était Président de l’ordre national des médecins du Cameroun estimait que pour un pays comme le Cameroun avoir en son sein 3 établissements publics et près de 26 structures privées était un scandale. Ce cheval de bataille a connu un nouveau retentissement au mois de juin 2013, avec la publication du rapport de la commission Sosso et la montée au créneau du Docteur Effila, qui elle-même appartient au corps national des chirurgiens-dentistes : « Ce qui fait problème, c’est la prolifération des Instituts Privées d’Enseignement Supérieur (IPES). Cette prolifération a entraîné une dégradation de la formation en elle-même », a-t-elle déclaré lors d’un débat télévisé sur le sujet.
Pour les observateurs de la situation, l’équation était complexe compte de la réalité : L’offre de service médical est aujourd’hui inférieure à la demande, et à ce sujet la dernière édition des « Cahiers Economiques du Cameroun », une publication du bureau Pays de la Banque Mondiale produite sur la base des données officielles est là pour le confirmer. Même le professeur Maurice Sosso qui a conduit les travaux autour du rapport s’était voulu moins catégorique sur la question de la fermeture des établissements privés. « Il n’est pas question de remettre en cause le rôle des structures d’encadrement privées. Notre rapport a relevé un certain nombre de manquements dans certains domaines qui peuvent être corrigés. L’appui du secteur privé dans le domaine reste de mon point de vue important, maintenant c’est à ceux qu’appartiennent la décision de réagir », avait-t-il déclaré sur le sujet face à des journalistes. La décision du ministère de l’enseignement supérieure pourrait être lourde de conséquence, car la capacité d’accueil des établissements retenus ne suffit pas à atteindre l’OMD santé en terme de ration médecins et populations et au contraire des commentaires effectués par l’Ordre des médecins, la Banque Mondiale elle estime que la formation des médecins doit faire l’objet de plus d’attention. Enfin il est à noter que le rapport Sosso incriminait aussi des établissements aussi ancien que la faculté de médecine et de sciences biomédicales, la plus ancienne école de formation de médecins supérieurs au Cameroun. Rien n’indique aujourd’hui que cette structure-là a amélioré tous les griefs qui lui étaient reprochés. Enfin la commission a mis en application le principe d’un concours national pour entrer dans les écoles de médecines privées comme publiques.