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Crise anglophone: la surveillance judiciaire requise pour deux détenus

Le ministère public a demandé mercredi que les Dr Fontem et Nkongho soient mis sous surveillance, contrairement à la liberté…

Le ministère public a demandé mercredi que les Dr Fontem et Nkongho soient mis sous surveillance, contrairement à la liberté provisoire requise le 27 avril par la défense.

Les leaders de la contestation anglophone et les 25 autres manifestants étaient de nouveau à la barre mercredi, 24 mai 2017. C’était dans le cadre d’une audience consacrée à la présentation des réquisitoires du ministère public suite à la présentation, le 27 avril dernier, de deux requêtes relatives à la libérté provioire de Fontem Neba et Nkongho Agbor Balla, d’une part, et de l’ensemble du groupe, d’autre part.

Cinq minutes, c’est le temps qu’aura pris le ministère public pour présenter ses arguments en faveur d’un rejet de la demande de remise en liberté des  25 jeunes jugés pour actes de terrorisme. «Ces personnes sont jugées pour des actes passibles de la peine de mort. Par conséquent, ils ne pourraient bénéficier de la liberté provisoire. Nous vous appelons Mme la juge à rejeter purement et simplement cette demande», a souligné le ministère public.

Les personnes concernées sont des «casseurs présumés» arrêtés dans les localités de Buéa, Bamenda, Kumba, Douala… Ils sont jugés pour «hostilité à la patrie», «dégradation des biens publics», «pillage  en bande» ; «Outrage à corps constitués et fonctionnaires de l’Etat», «rébellion», «coaction des actes de terrorisme».

Les mêmes faits sont reprochés à, Fontem Neba et Nkongho Agbor Balla avec en plus des chefs des «sécession», «excitation à la guerre civile» et «propagation de fausses nouvelles».

Tenant compte du fait que ces actes sont passibles de la peine de mort, le ministère public a également requis le rejet de la demande en liberté provisoire pour ces trois personnes. Mais il demande à la place que la détention provisoire des inculpés soit substituée en surveillance judiciaire.

Le ministère public requiert de la juge qu’elle fixe les modalités de cette surveillance judiciaire en fixant le montant d’une caution, en astreignant les prévenus dans des limites territoriales bien précises, etc.

« La mise en liberté suppose que la personne sort de prison, peut vivre n’importe où, peut se mouvoir et faire ce qu’elle veut sans aucune espèce de  contrainte sociale. Par contre la surveillance judiciaire suppose que la personne est soumise à des conditions qui sont fixées par le juge, cela peut être des restrictions de déplacements, des restrictions de  communication, des devoirs de se présenter chaque jour ou chaque mois à un endroit pour signaler sa présence. Dans ce cas, la défense a dit qu’il serait bien qu’ils soient mis sous surveillance judiciaire dans le lieu de résidence et de travail qui est le leur. Les deux habitants à Buéa, les deux y travaillant (enseignant d’université pour le Dr Fontem Neba et avocat Pour le Dr Nkongho Agbor Balla, Ndlr), il serait bien qu’ils soient mis sous surveillance judiciaire dans le Sud-Ouest, notamment à Buéa », a expliqué Me Emmanuel Simh au sortir de l’audience.

La prochaine audience est reportée au 15 juin pour la présentation du verdict.

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