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1972-2009 : L’unité du Cameroun à l’épreuve du temps

37 ans après, Le Cameroun mène toujours un combat féroce pour trouver les voies d'une réelle émergence L'histoire apprend que…

37 ans après, Le Cameroun mène toujours un combat féroce pour trouver les voies d’une réelle émergence

L’histoire apprend que c’est avec la résolution 1350 (XIII) du 13 mars 1959, que l’Assemblée Générale des Nations Unies avait demandé que l’autorité administratrice du pays organise sous la surveillance de l’ONU, des plébiscites séparés dans la partie nord et dans la partie sud de la zone anglophone du Cameroun…
Histoire du Cameroun

Le Cameroun d’aujourd’hui présente toutes les caractéristiques d’une unification réussie, dans un contexte d’actualité internationale ou les mutations sociales sont constamment marquées par des divisions. C’est donc cette réalité qui gouverne la célébration actuelle de la 37ème édition de la fête nationale. Sur la question, le RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) parti au pouvoir et parti du président Paul Biya en exercice est une émulation concrète on y retrouve toutes le composantes de la société camerounaises. Pourtant aujourd’hui beaucoup d’observateurs et d’analystes s’accordent à dire que l’unité nationale qui justifie les cérémonies du 20 mai souffre d’une très grosse relativité.

Cette relativité est tout d’abord historique. Les ressortissants de la partie anglophone du pays que couvrent les régions Nord ouest et Sud ouest ont toujours éprouvé un vif ressentiment séparatiste qui bien qu’officiellement inavoué est la chose la mieux partagée au sein des populations. L’histoire apprend que c’est avec la résolution 1350 (XIII) du 13 mars 1959, que l’Assemblée Générale des Nations Unies avait demandé que l’autorité administratrice du pays organise sous la surveillance de l’ONU, des plébiscites séparés dans la partie nord et dans la partie sud de la zone anglophone du Cameroun afin de déterminer les aspirations des habitants du territoire au sujet de leur avenir. Le oui l’emportera au profit du ralliement au Cameroun francophone. C’est ainsi qu’un projet constitutionnel viendra faire prévaloir un Etat fédéral contenant deux Etats fédérés, mais avec une Constitution très centralisée sur Yaoundé la capitale du Cameroun francophone, en lieu et place d’une province autonome tel que l’avait souhaité le public anglophone. C’est dans ce contexte que la « Southern Cameroon » s’est retrouvé impliqué en février 1972 à la formation d’un Etat unitaire centralisé dont on disait être une entreprise salutaire…


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Comment peut on parler d’équilibre dans un pays où chaque détenteur d’une parcelle d’autorité dans le pays se comporte comme un chef d’Etat?
Shanda Tomne

Aujourd’hui, des revendications sécessionnistes réapparaissent certes mais dans un climat plus calme. Mais pour beaucoup d’anglophones, du président Ahidjo à BIYA, plusieurs man uvres économiques sont à leur défaveur. Ils arguent qu’ils ne bénéficient pas des retombées de l’hydrocarbure « offshore » du large de la péninsule qui borde le Golfe de Guinée. Autre constat, les anglophones se considèrent comme des citoyens abandonnés, même s’il est vrai qu’aucune disposition légale ne le stipule. C’est pourquoi dans le cadre de nombreuses rencontres, des leaders des régions anglophones prennent de plus en plus position pour une plus grande décentralisation, tout en se disant comme toujours attachés à l’unité nationale. Cette revendication bien que légitimée par la révision constitutionnelle de 1996 tarde à se concrétiser dans les faits. Le lundi le 1er Octobre 2001, de violents affrontements ont opposé les forces de l’ordre aux manifestants du Southern Cameroon National Council (SCNC). Pour eux, il faudrait remettre à jour les grandes idées que sous tendait la réunification des deux Cameroun.

En marge de cette division purement liée à l’héritage colonial, l’évolution socio-historique actuelle présente aujourd’hui un pays déchiré dans les contradictions les plus complexes. La politique d’équilibre régional qui a toujours été brandie comme facteur d’intégration est aujourd’hui dénoncé. Des auteurs comme Shanda Tomne ont souvent pertinemment posé la question à savoir Comment on pouvait parler d’équilibre dans un pays qui n’est plus qu’un amoncellement d’Etats où « chaque détenteur d’une parcelle d’autorité dans le pays se comporte comme un chef d’Etat. » il relève aussi un fait bien réel, «Du ministre au recteur d’université et jusqu’au chef de service, les milices et les cours privées prolifèrent ».


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Un autre constat est réel l’unité nationale souffre du conflit opposant les bourgeoisies aux masses populaires qu’elles utilisent comme aux gré de leurs intérêts. Avec le régime actuel au pouvoir, les accidents économiques de l’histoire du Cameroun sont des catastrophes pour les populations qui sont devenus de plus en plus pauvres, et pour une jeunesse en nombre toujours grandissant et qui n’est qu’à un doigt de s’enflammer parce qu’elle se sent sacrifiée. Enfin de nombreuses rivalités ethniques continuent de proliférer soit ouvertement soit sous cape. Une chose est sûre pour beaucoup de camerounais, de simples cérémonies commémoratives ne suffisent plus à renforcer l’unité nationale. Mais la politique du gouvernement est progressive et trente sept ans de réunification ne suffisent pas à régler tous les problèmes.


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