Les accusés seront fixés sur leur sort après le procès qui a eu lieu du 3 au 12 décembre 2012 dernier
La justice française va prononcer son verdict ce mardi sur l’affaire de l’association de l’Arche de Zoé. En effet cette association est accusé d’avoir essayé, en 2007, d’exfiltrer vers la France une centaine d’enfants présentés comme étant des orphelins du Darfour. Ils avaient été arrêtés avec d’autres bénévoles en octobre 2007 alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer dans un avion vers la France avec des enfants qui portaient de faux bandages et de pansements. Ils ont aussi été accusés d’avoir joué avec le désir d’enfant de certaines familles recrutées sur des forums internet liés à l’adoption, ils disaient vouloir sauver des orphelins du Darfour. Mais, selon plusieurs ONG, ces enfants étaient en réalité pour la plupart tchadiens et avaient au moins un parent en vie.
Le président de l’association Éric Breteau et sa compagne Émilie Lelouch n’étaient ni présents ni représentés lors du procès qui s’est tenu du 3 au 12 décembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Le risque pour qu’ils ne se présentent pas ce jour est élevé, afin d’entendre si le tribunal suit les réquisitions du parquet qui avait demandé contre eux trois ans de prison, dont deux ferme, assortis d’un mandat d’arrêt. Ils sont poursuivis pour escroquerie, exercice illicite de l’activité d’intermédiaire pour l’adoption et aide à l’entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière. Les quatre autres prévenus ont comparu devant le tribunal. Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis contre Christophe Letien, membre de l’association resté en France, un an avec sursis contre le Dr Philippe Van Winkelberg. Une peine de huit mois de prison avec sursis a été requise contre le logisticien Alain Péligat et la journaliste Marie-Agnès Pèleran.
Tous ont affirmé que la légalité de l’opération ne faisait pas de doute à leurs yeux, assurés qu’un collectif d’avocats serait mis sur pied pour prendre en charge les aspects juridiques. Hormis Marie-Agnès Pèleran et Christophe Letien, ils avaient tous été condamnés au Tchad à huit ans de travaux forcés pour « tentative d’enlèvement d’enfants ». Ils avaient été transférés en France et leur peine avait été commuée en années de prison, avant que le président tchadien Idriss Deby ne les gracie fin mars 2008.