L’affaire a été relancée dans la presse camerounaise avec la publication du démenti d’implication d’une personne présentée pourtant comme initiateur clé de l’histoire
L’affaire des titres publics associée au fils du président de la république au Cameroun a connu un nouveau rebondissement depuis le vendredi 04 janvier 2013. Dans son édition de ce jour-là, le quotidien à capitaux publics Cameroon-tribune (CT), a publié l’interview d’une personne présentée comme ayant été citée au rang de ceux qui qui ont sorti l’affaire à travers l’Alliance pour la Défense du Bien Public. « Depuis que je suis confronté à cette grave situation je réponds invariablement que je suis dépassé par ces évènements. Je n’ai aucune idée de ce fameux collectif. Je n’en connais ni le siège, ni les membres. Je ne sais même pas s’il existe. Lorsque cette association-là mêle mon nom à ses écrits, cela ne peut relever que d’une entreprise malveillante pour attenter à ma vie et à celle de ma famille. En tout cas, je vous le dis sans ambages: je ne suis associé ni de près, ni de loin à cette initiative » explique monsieur Mekoulo Ze Alphonse, selon des propos rapportés par CT. Le quotidien très proche du pouvoir a aussi été suivi par de nombreux journaux plus ou moins proches de certains responsables de la haute administration du pays. « Je crois que ce qui me reste à faire, parce que je suis attaqué personnellement, c’est de saisir les juridictions compétentes de notre pays. J’ai une carrière normale à la douane et j’irai bientôt à la retraite, je n’ai jamais connu ce genre de problème. J’ai beaucoup pleuré lorsque ces faits-là m’ont été rapportés, une montée de tension aurait même pû m’emporter. Je vous en prie, ma vie est entre vos mains, faites savoir la vérité au peuple camerounais et à la famille du Président de la République », lit-on cette fois dans le journal « The Spark ». Poussant l’analyse plus loin, d’autres journaux ont trouvé une raison à ce qui est désormais présenté comme une machination. « L’ «affaire Franck Biya», c’est justement le genre de sujet dont se délectent les médias, et donc l’opinion publique. Vraie ou fausse, elle entretient les fantasmes et donne du grain à moudre aux contempteurs du régime. En cette saison où le leitmotiv est à l’assainissement des m urs publiques, elle a le don de détourner l’attention des tourments de certains gestionnaires en délicatesse avec la justice de leur pays », publie le journal La Meteo.
Pour sa part, le journal Le Courrier semble voir finalement dans cette machination « démasquée », une tentative avortée de salir l’image du fils du président de la république. Dans ses écrits, l’auteur de l’article croit y voir une manipulation de ceux qui en compétition avec Franck Biya n’ont pas eu accès aux titres parce que présentant une offre peu intéressante. « Les auteurs de ce document qui aura été soumis à l’attention des parlementaires de l’hémicycle de Ngoa Ekellé ne savent pas faire contre mauvaise fortune bon c ur, pour n’avoir pas été compétitifs. Ils croient savoir que le fils aîné du Président a pris conscience que si en jouant de ses appuis au sein de l’appareil de l’Etat, il parvenait à acheter des Obligation du Trésor à coupon Zéro (OTZ) en dessous de leur valeur de marché, puis à se les faire immédiatement racheter à leur valeur à maturité par le Trésor public, il s’enrichirait considérablement et sans risque », peut-on lire dans le journal le Courrier. Les habitués des couloirs médiatiques au Cameroun semblent y lire une autre forme de manipulation impliquant cette fois des pontes du régime. « C’est classique, le régime laisse toujours dormir une affaire et la relance via des médias pour discréditer un scandale. J’ai souvent touché de l’argent pour faire des articles de désinformation, donc je comprends » explique un responsable de publication dans un média de la place. Une thèse qui semble parfaitement corréler avec la tattentive infructueuse du journal le Messager, qui attend toujours des réponses au protocole d’interview envoyé au Directeur de la Caisse Autonome d’amortissement, un des protagonistes de l’Affaire. Pour de nombreux observateurs, le silence du Tribunal criminel Spécial qui laisse la presse établir la vérité dans cette affaire est presque surprenante. Si tout le monde s’accorde à dire que le fils du président de la république a acheté les titres en toute légalité, personne ne veut véritablement dire à combien les titres ont été achetés, et dans quelles conditions. Difficile aussi de démontrer que l’offre de l’entreprise de ce dernier était la plus compétitive. Enfin une vérité qui tarde à faire jour, c’est le fait que la dette intérieure totale et titrisée du gouvernement camerounais, atteignait les 600 milliards de FCFA remboursable en 2015. Aujourd’hui la plupart des détenteurs de titres ont été réglés. Un silence complet demeure au sujet de ces titres achetés aux entreprises publiques à vil prix et payés alors que le pays vivait une crise économique