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Affaire Ibrahim Bello : L’Hôpital central de Yaoundé entretient le mystère sur l’état de santé du jeune amputé

Lundi 27 mars, malgré plusieurs heures d’attente, le reporter de Journalducameroun.com n’a pas pu rencontrer le patient interné dans la…

Lundi 27 mars, malgré plusieurs heures d’attente, le reporter de Journalducameroun.com n’a pas pu rencontrer le patient interné dans la formation hospitalière

Ce lundi 27 mars, au bloc des urgences de l’hôpital central de Yaoundé, il est pratiquement 15h50. La formation sanitaire se vide au moment où nous y arrivons. Approchée, l’infirmière chargée de l’orientation des malades au bloc des urgences nous indique, l’air soulagé : « Ibrahim Bello n’est plus aux urgences depuis des heures. Le directeur a ordonné son transfert pour le Pavillon spécial réservé aux VIP. Si vous voulez le voir, allez-y c’est par là je ne peux rien dire de plus », indique-t-elle du doigt.

Ibrahim Bello est ce jeune camerounais dont l’histoire a ému la toile. Des photos de ses jambes décharnées, conséquences de sévices subies dans des circonstances qui restent à élucider, ont été largement diffusées.  Des voix se sont élevées et une forte mobilisation a permis une meilleure prise en charge à l’Hôpital central de Yaoundé. Ses jambes y ont été amputées. Il a d’ailleurs quitté le bloc des urgences lundi vers onze heures pour le Pavillon haut standing de la formation hospitalière dans un état “stable“.

“Il est hospitalisé dans la chambre 06 du pavillon et quatre gardes malades, tous des membres de sa famille dont un homme (proche de la cinquantaine) se faisant appeler Ibrahim, deux dames et un adolescent“ indique Théophille, un autre garde malade rencontré devant le même pavillon.

Ici, c’est le calme absolu.  Le bâtiment (Vip) semble neuf et bien entretenu. La propreté y est de rigueur. Ces éléments montrent qu’ici ne sont internés que des personnes pouvant se payer le confort en plus des soins médicaux. Sur la principale porte d’entrée du bâtiment, on peut apercevoir une feuille de format A4 (en paysage) portant la mention « visites interdites, veuillez passer aux heures indiquées ci-dessous ! ».

Les journalistes ne sont pas les bienvenus

Un vigile posté devant ledit bâtiment veille au grain, l’air menaçant. Celui-ci se charge de rappeler à toute personne voulant y accéder à repasser aux heures les plus indiquées. Aucune possibilité de déroger à cette règle. « Les visites sont interdites maintenant venez à 18 heures », dit-il d’un ton ferme à ceux qui insistent.

Plus tard, vers 17 heures, une délégation constituée du Pr Joseph Fouda (le directeur de l’hôpital), du député UPC, l’honorable Bapooh Lipot, qu’accompagnent un autre député et six personnes, se dirige vers la salle du patient. Après environ 10 minutes, les visiteurs ressortent de là le sourire aux lèvres. Impossible d’arracher des déclarations. Les journalistes ne sont pas les bienvenus. L’hôpital, déjà réputé hostile aux médias, aurait reçu des consignes fermes de la hiérarchie dans ce type de situations. On l’a vécu lors de l’hospitalisation d’Anne Marie Nzié. Le vigile, déjà informé de notre présence, nous le confirmera.  « Son cas est compliqué, le directeur nous a demandé d’être prudents et de filtrer les entrées » ajoute-il.

Versions discordantes

Après quelques minutes de négociations, le vigile ne cède pas le passage. Il est déjà plus de18h pourtant. Il finit néanmoins par appeler l’un des gardes-malade d’Ibrahim. Une dame, la quarantaine dépassée, arrive. Visiblement fatiguée, elle affirme : “Le directeur était là tout à l’heure, il nous a demandé de ne parler à personne et de ne laisser personne entrer. Mon fils, excusez-moi“ dit-elle désolée, en regagnant la salle N° 06.

Impossible donc d’en savoir plus sur l’état du jeune Ibrahim. Parle-t-il déjà ? Est-il conscient de ce qui lui est arrivé ? S’est-il confié sur ce qu’il a enduré à Ombessa? Aucune réponse officielle n’a été donnée pour le moment.

Pour ce qui concerne les causes de son amputation, deux versions s’opposent. L’une voudrait qu’ Ibrahim Bello ait tenté de voler le véhicule d’un avocat à la gare routière d’Ombessa, aurait été mis aux arrêts puis  torturé dans les locaux de la police d’Ombessa, département du Mbam et Inoubou, région du Centre. L’autre soutient que les sévices subis par l’adolescent (17 ans) sont l’œuvre de la justice populaire. Une enquête est en cours et devrait apporter plus de lumière à cette affaire. Toujours est-il qu’Ibrahim Bello a beaucoup souffert et perdu ses deux jambes.

 

 

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