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Affaire Koumateke: l’ordre des avocats conclut à la «non prise en charge» de la patiente

Le rapport de la Commission des droits de l'homme du Barreau a été rendu public lundi après audition de toutes…

Le rapport de la Commission des droits de l’homme du Barreau a été rendu public lundi après audition de toutes les parties prenantes

La Commission des droits de l’homme du Barreau a confronté les versions qui s’opposent au sujet de la mort de Monique Koumateke et de ses jumeaux survenue le 12 mars dernier à l’hôpital Laquintinie de Douala. Dans son rapport rendu public lundi, 04 avril 2016, et remis au Bâtonnier de l’ordre des avocats, l’institution indique qu’elle n’est pas parvenue à établir si la défunte est arrivée vivante ou non à l’hôpital Laquintinie de Douala.

Bien que les sources médicales consultées par l’instance confirment que Monique Koumateke est arrivée à l’hôpital Laquintinie déjà décédée, l’ordre des avocats émet néanmoins un doute. L’organisation «ne peut s’empêcher de s’interroger sur la cohérence de telles assertions au regard de l’écart de plus de 4 heures (8h45-13h) ayant existé entre le passage dans les deux dernières formations hospitalières, (hôpital de district de Nylon et hôpital Laquintinie), en relation avec l’intérêt à balader un corps aussi longuement».

Toutefois, après avoir mené des investigations, par des auditions des différentes parties et la consultation des communiqués, l’instance en est arrivée à la conclusion que «sans aller jusqu’à imputer l’un quelconque des décès (mère et f tus) à qui que ce soit, la Commission des droits de l’homme du barreau est en mesure de dire que la prise en charge de la famille Koumateke est fortement sujette à caution. Comme pourrait le montrer le seul fait qu’on leur ait fermé les portes au nez et que l’hôpital soit resté totalement passif face à l’extraction des f tus, entreprise par la suite au sein même de son enceinte».

Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique cette semaine, Rose Tacke, la s ur de la défunte qui a pratiqué une césarienne à ciel ouvert pour tenter de sauver les jumeaux, explique l’avoir fait suite à «l’indifférence» et au «cynisme» du personnel à leur arrivée à l’hôpital Laquintinie. «Nous n’avons eu droit qu’au mépris, à l’arrogance et à la condescendance du personnel soignant. Peut-être que si nous étions arrivés en 4×4, cela aurait été différent», a-t-elle confié dans les colonnes de Jeune Afrique.

S’agissant du décès des bébés que portait Dame Koumateke, le rapport de la commission corrobore la version de la famille de la victime qui estimait qu’il y avait encore espoir de sauver la vie des f tus. Conformément aux observations d’un morguier en service, mentionné par le rapport publié par le directeur de l’hôpital Laquintinie le 13 mars dernier, qui avait indiqué avoir vu des mouvements abdominaux, signe de vie des bébés. A ce titre, la commission a pensé que: «de l’admission de l’infortuné à l’hôpital jusqu’à l’incident il y a eu peu ou pas de prise en charge, dès lors et surtout que le préposé à la morgue ayant pronostiqué la survie du f tus, la famille était en droit de s’attendre, de la part de l’hôpital, à une attention aussi bien immédiate que diligente».

Pour éviter que de tels drames ne se reproduisent au Cameroun, la Commission des droits de l’homme du Barreau a exhorté le gouvernement à procéder à un diagnostic «sans complaisance» du système de santé publique, à la publication des manuels de procédures de prise en charge dans les formations hospitalières et à l’institution d’un mécanisme d’assurance maladie pour tous les citoyens, notamment les plus démunis.


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