Concours défilés, showrooms, expos et voyages ont façonné et continuent de forger la personnalité artistique du créateur.
Progressivement, Anggy HAIF devient l’une des valeurs sûres et l’un des ambassadeurs pertinents de l’univers des créateurs camerounais dans le monde.
Originaire de Bogando dans le Mbam Enougou, ce yambassa est un héritier de la culture maternelle (mère couturière et chanteuse). Il est aussi le chantre d’un Cameroun en miniature. Un Cameroun ou forêt tropicale, savane, hautes montagnes, et région côtière se côtoient. Il en résulte une culture de la haute couture qui allie, coupe, manie avec une certaine finesse raphia, toiles de jutes, racines, palmiers, rônier et feuillages. La touche Anggy, c’est aussi ce côté décalé qui émane de la folie créatrice de ce talent. Habiller une femme pour le créateur de mode, c’est chanter un hymne à la femme candide et naturelle ; mais aussi belle et sauvage. L’image sans doute qui sied le mieux à la femme africaine. Autodidacte, c’est par son accoutrement qu’il a rendu public son génie. Nous sommes en 1999, Oswalde Lewat, alors présentatrice de l’émission « SOS jeunesse » rencontre Anggy à African Logic à un défilé.
Son look qu’il a conçu personnellement intrigue la journaliste qui l’invite dans son émission et progressivement, il se met à concevoir pour le public et se découvre finalement cette passion qui fait éclater son talent au grand jour. Fin 1999, j’ai fais un spectacle à l’abbia avec Sally Nyolo avec mes créations toujours et quelqu’un m’a proposé de présenter cette collection à l’élection top model en fin d’année et j’ai retravaillé la collection et c’était parti comme ça. Je crois qu’inconsciemment j’étais fais pour cette carrière. J’ai fais la coiffure, le maquillage. Je n’ai pas fais d’école, je crois que c’est naturel, c’est un don. En 1999, il présente au public de Yaoundé sa première collection ancestrale. Basé à Paris depuis quelques temps, Anggy veut faire découvrir les matières locales camerounaises et les associer à des tissus nobles comme la soie. Il multiplie les salons, défilés, rencontres et concours. Son premier prix, celui de la meilleure création, festival Head of Gold date de 1999. Mais le styliste aura parcouru de nombreux défilés et aura accroché de nombreux autres trophées à son arc de combattant. Le dernier en date étant celui de Vlisco le 22 janvier 2009. Parallèlement à la mode. Anggy chante, écrit et compose; il a d’ailleurs un album qui sortira bientôt puisque les clips sont en préparation. En somme, un lion qui dort peu!