Pendant ce temps, 69 élèves de première ont été admis en terminale. L’Office du baccalauréat parle d’erreurs au niveau du report des notes
Branle-bas
L’histoire donne envie de rire. Et de pleurer. Depuis le 30 septembre 2011, c’est le branle-bas dans le secteur de l’enseignement secondaire au Cameroun. En effet, 66 élèves qui étaient admis à l’examen du bac sont rétrogradés à la classe de première, trois mois après avoir été déclarés admis et un mois après avoir commencé les cours. Les candidats jadis heureux, mais désormais malheureux appartiennent tous à deux sous centres écrits. Il s’agit du sous-centre du lycée de Lolodorf, dans la région du Sud, et celui du collège Jean Tabi, à Yaoundé, région du Centre. Dans la région du Sud, 18 candidats initialement admis ont été recalés, et 17 échoués ont été déclarés admis. 10 candidats admis dans le Sud ont vu leurs résultats maintenus. Seul un établissement était concerné au Sud. Dans la région du Centre, il y a 52 candidats initialement refusés qui ont été déclarés admis. 48 candidats initialement déclarés admis sont finalement recalés.
L’OBC accuse les enseignants
Ce sont ces 48 élèves qui rentrent en première. 35 candidats conservent leur statut d’admis dans ce jury. Sept établissements sont concernés au Centre. Sur les 500 jurys de ce probatoire de l’enseignement secondaire général, seuls deux ont commis des erreurs. Chaque jury compte au moins 200 candidats. Les élèves promus, 69 au total, après avoir été déclarés admis proviennent pour la plupart des collèges Vogt, la Retraite et Jean Tabi, établissements qui, d’après certaines langues regorgent en majorité les enfants « des riches ». Selon l’OBC, l’attention de la commission du contrôle de la qualité des examens, qui siège habituellement après les délibérations, est attirée par le cas d’un élève déclaré admis au probatoire, alors qu’il était absent audit examen. Bien plus, deux requêtes déposées par les candidats ont révélé des incohérences dans le report des notes, des noms et des numéros d’anonymat. C’est ainsi qu’un jury spécial est mis sur pied pour corriger les défaillances du jury ayant commis ces erreurs. Depuis le 30 septembre 2011, les chefs d’établissement concernés par cette situation fantasmagorique reçoivent la visite d’une commission de restitution des nouveaux résultats. L’accompagnement psychologique est fait pour les élèves qui doivent plier bagages pour faire marche arrière. Mais, ceci reste une pilule très amère. Certains son tombés évanouis après avoir appris qu’ils vont faire marche arrière, d’autres ne cessent de pleurer. A qui la faute ? L’OBC livre les enseignants. [iIl ne s’agit pas d’une erreur commise à l’OBC. Elle a été commise au niveau des jurys de délibérations dans les différents centres d’examen], a réagi un haut cadre de la structure aux antennes de la CRTV.
Requête au TPI de Yaoundé
Les enseignants ont commis cette erreur à ce niveau. Et nous ne pouvions pas occulter cette erreur, car nous sommes une institution chargée de promouvoir le mérite et l’équité. Nous ne voulons pas que les gens qui ne sont pas méritants réussissent et ceux qui le sont
échouent, a-t-il ajouté. Avant de se déchainer. S’il y a des enseignants qui font des erreurs, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Lance-t-il, sans pour autant dire le sort réservé à ces enseignants. Quant au sort des 66 élèves, il semble être déjà scellé : Des explications ont été données à tous ceux qui ont été rétrogradés. C’est eux-mêmes qui ont demandé les relevés de notes. Ils ont constaté eux-mêmes qu’ils ont mal travaillé. On leur a montré leurs copies qu’ils ont reconnues. On a sorti les nouveaux relevés qu’ils ont signés. On est surpris de constater que certains prétendent avoir bien travaillé, a-t-il ajouté. En réalité, 25 élèves de terminale ramenés en première ont déposé déjà une requête au Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé ce 12 octobre 2011. L’objet porte sur la restitution de « leurs droits bafoués ». En clair, ces élèves veulent retourner en terminale et avoir leurs attestations de réussite du probatoire 2011. Ils menacent aussi de porter plainte contre l’OBC, si l’institution que gère Zacharie Mbatsogo réserve toujours l’ «indifférence» à leur faisceau de requêtes y introduites depuis l’éclatement de l’affaire.