C’est à Babouantou dans la région de l’Ouest que repose désormais le journaliste!
Pius Njawé a été inhumé ce samedi dans son village natal de Babouantou par Bafang dans la région de l’ouest Cameroun. Selon les déclarations de Jean-Baptiste Sipa, journaliste du quotidien Le Messager cité par l’AFP, Pius Njawé a été inhumé dans l’intimité familiale. Auparavant, « Il y eu plusieurs discours d’hommages lors de la cérémonie officielle d’inhumation. Une autorité locale a lu un message de condoléances du chef de l’Etat Paul Biya). La cérémonie s’est déroulée en présence notamment d’officiels, de responsables politiques, de journalistes et de « grands amis » de Njawé. Le gouvernement camerounais a remis à la famille du défunt 10 millions de FCFA (15.244 euros) pour l’organisation de ses obsèques, de sources concordantes.
De son véritable patronyme Pius Njawé Noumeni, le Directeur de publication du quotidien privé Le Messager basé à Douala, fait partie des professionnels du secteur de la communication qui auront marqué des générations de journalistes. Alors que personne ne pouvait lui prédire un tel avenir dans le monde ô combien sélectif du journalisme, Pius Njawé qui arrive un peu par hasard dans la profession, a su prouver que la réussite réside au bout de l’effort et du travail. Né le 04 mars 1957 à Babouantou dans la région de l’ouest, Pius Njawé entre dans la communication comme garçon de course au journal Semences africaines, emploi qu’il exercera de 1972 à 1974. Après ce passage dans l’organe de presse de René Philombe, il est recruté à l’hebdomadaire La Gazette où il occupera les fonctions de chef des informations intérieures à l’agence de Yaoundé. C’est son reportage Les Lucioles de la nuit qui parle des prostituées et dont quelques extraits sont repris par le journal français Le Monde, qui va lui frayer le chemin vers les sommets. En 1976, il est le correspond du groupe de presse qui édite les magazines Amina et Bingo.
En novembre 1979, Pius Njawé décide de prendre son destin en main en créant le Journal Le Messager. Il a fondé Free Media Group, qui employait « 46 personnes dont une vingtaine de journalistes », selon ses déclarations à l’AFP en 2009. Ce groupe est propriétaire notamment du quotidien Le Messager qu’il a créé en 1979 alors qu’il était âgé de 22 ans. Il avait aussi créé une radio fermée juste la veille de son ouverture en 2003 par les autorités la veille.
Sa disparition a suscité l’émoi au Cameroun et à l’étranger. Le gouvernement avait salué « un des bâtisseurs de la liberté de la presse » dans son pays alors que Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans Frontières a qualifié Pius Njawé « d’icône de la liberté de la presse ».