La fécafoot chasse les commissaires du gouvernement commis par le ministère des sports pour observer ses élections
La subite et curieuse lune de miel observée récemment entre la fédération camerounaise de football (fécafoot) et sa tutelle, le ministère des sports et de l’éducation physique, est lentement mais sûrement entrain de virer à un nouveau bras de fer. La cause du divorce programmé cette fois, est le refus de la fécafoot de permettre aux commissaires du gouvernement commis par la tutelle, d’observer le déroulement des opérations de renouvellement des organes dirigeants de la fécafoot qui a démarré depuis le 23 mars dernier. Selon la fécafoot, si les commissaires du gouvernement ont eu accès au déroulement des assemblées générales électives dans les autres fédérations (karaté, basket-ball, athlétisme.), ils n’ont rien à faire dans leurs élections particulièrement. Comme pour étayer sa position par un cas pratique, le mercredi, 25 mars dernier, jour de l’assemblée générale élective de la ligue départementale de football du Wouri à Bonanjo à Douala, les commissaires du gouvernement ont été chassés comme des malpropres dès le seuil de la porte de la salle des travaux.
Envoyés par la délégation régionale des sports et de l’éducation physique, Billy Tchioko et son collègue Essombé, bien qu’ayant présenté le mandat nécessaire pour accéder dans la salle des travaux, ils se sont vus imposer un NON, par le portier. Sans résister, ils ont replié leur mandat et sont repartis. Les élections se sont poursuivies dans le calme, malgré quelques agitations de Philippe Nibah, candidat au poste de président qui s’est vu disqualifié en raison de sa radiation. Selon le président sortant Elie Omo qui a été reconduit presque à l’unanimité avec 43 voies pour, contre une absentation sur les 44 votants, Philippe Nibah n’est pas membre de l’assemblée, à un moment, il était président d’un club affilié à notre ligue et lors d’un match de football, il a mis sa voiture au milieu du terrain, empêchant les équipes de jouer. Cet acte anti-sportif, lui a valu la radiation et depuis ce moment, il n’a fait aucune requête pour faire lever la sanction.
Les commissaires du gouvernement persona non grata
Compte tenu des textes camerounais et les statuts de la fédération camerounaise de football adopté lors de la tripartite de Zurich en Suisse entre la Fifa – Fécafoot – Minsep, ces statuts ne parlent pas de commissaires du gouvernement dans le processus électoral de la fécafoot, martèle Antoine Essomba Eyenga, commis par la fécafoot pour superviseur les élections dans la région du littoral. Les textes disent bien que les fédérations se déterminent librement et tiennent informer le ministre chargé des sports. On n’a jamais refoulé les commissaires du gouvernement, on leur a gentiment prié de s’abstenir de venir par ce que leur place n’était pas là, explique M. Essomba Eyenga. Cependant, une question ne cesse de revenir sur les lèvres : que va-t-il se passer si le ministère des sports ne valide pas les élections organisées par la fécafoot ? Nous avons un code électoral, c’est la supervision générale et les commissions électorales qui donnent le quitus aux élections. A la ligue départementale du Wouri, tout s’est fait dans les règles de l’art, tout a été vérifié et je serais dans les autres départements pour veiller à ce que tout se passe bien, répond le superviseur. Il poursuit, ne posons pas de problème inutile. La charte des sports, dit bien que chaque fédération détermine librement les règles de son fonctionnement et en tienne informer le ministre chargé des sports. S’il y a autre chose qui permette au ministre d’intervenir dans le processus électoral d’une fédération, on saura, et puis les textes de la Fifa interdissent à toute personne extérieure de s’immiscer dans les élections de la fédération.
Comme on le constate, la guerre continue entre la fédération camerounaise de football et le ministère des sports.