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Cameroun: La nuit du court métrage en hausse cette année

Michel Kuate, le promoteur de l'évènement nous parle de la deuxième édition qui vient de s'achever. Entretien. Cette année, «…

Michel Kuate, le promoteur de l’évènement nous parle de la deuxième édition qui vient de s’achever. Entretien.

Cette année, « la nuit du court métrage » a mis l’accent sur une thématique assez importante : Cinéma et droits de l’Homme. Pourquoi?
Parce que c’est un thème assez fort, diversifié et autour duquel il y a plein de choses à dire. Que ce soit au Cameroun, en Afrique et dans le monde, nous voyons toutes les violations des droits de l’Homme. Nos cinéastes ont épluché tous les sujets et c’était assez enrichissant.

Dans quel contexte a été crée cet évènement et quelles ont été les innovations de cette 2é édition?
« La nuit du court métrage » est née en 2008, partie d’une émission télé. Je réalisais une émission qu’on appelait « ciné feeling ». Dans le cadre de cette émission, je recevais énormément des demandes de jeunes réalisateurs qui avaient des petits films, et voulaient qu’ils soient diffusés dans les émissions. Au bout d’un temps, il y avait énormément de films que j’avais reçu et le programme de télé ne pouvait pas satisfaire ces jeunes. C’est pourquoi on a décidé d’organiser une soirée pour récompenser les meilleurs courts métrages qui ont été diffusés au courant de l’année. Il s’agissait d’organiser une nuit, mais par la suite, on s’est dit, il y a suffisamment de talents dans ces films qu’on reçoit, pourquoi ne pas en faire un évènement? C’est pour ça que cette année, on est passé d’une soirée à une semaine d’activités, avec des projections, des conférences – débats, tables rondes et ateliers de formations. A côté de cette innovation, il y a eu aussi une augmentation du nombre des films en compétition. L’année passée, on avait environ 10 films qui étaient en compétition dans les différentes catégories, cette année, on a eu plus de 20 films. Cette année aussi, on a introduit un thème : cinéma et droits de l’Homme. Cela va être ainsi chaque année où un thème va être choisi où les meilleurs de l’année précédente vont réaliser des films sur ce thème et ils vont compétir dans la catégorie du « prix du thème ».

Michel Kuate, promoteur de la nuit du court métrage
Journalducameroun.com)/n

Jusqu’où comptez-vous positionner « la nuit du court métrage » dans le paysage cinématographique camerounais voire africain?
L’objectif naturellement, c’est que l’évènement prenne de l’importance. Se dire que chaque année, il faut qu’il y ait un plus, un nouveau public, une nouvelle chose à découvrir. L’objectif, c’est de faire de Douala, la capitale du court métrage, que « la nuit du court métrage », soit classé au même titre que les rencontres cinématographiques de Carthage.

Votre regard sur le cinéma camerounais actuel au lendemain de la fermeture de toutes les salles de cinéma?
Le cinéma actuel au Cameroun a quelques difficultés, surtout infrastructurelles. Il n’y a pas de salles de cinéma, mais comme j’ai l’habitude le dire, il ne faut pas que l’absence des salles de cinéma soit considérée comme une fatalité pour le cinéma camerounais. Paradoxalement, pendant qu’on n’a pas de salles de cinéma, les films camerounais à l’international, sont entrain de faire de très grands scores. On a ramené des prix du FESPACO, de Vues d’Afrique par exemple. Donc, le score du cinéma camerounais est très important à l’international, et il faut qu’on se dise que les salles sont une forme d’exploitation du cinéma, mais ce n’est la seule. Il y a des DVD, des chaînes de télévision. Il faut qu’on se dise que lorsqu’on fait un film, il n’est pas uniquement destiné à la consommation camerounaise, il est destiné à une consommation internationale. Penser à se décourager, à dire qu’on ne va plus faire de film par ce qu’il n’y a pas de salles de cinéma au Cameroun, c’est comme si on demandait au camerounais de ne plus jouer au football par ce qu’il n’y a pas de stades.


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