En l’absence des fonds publics, les chefs d’établissement continuent de fonctionner au rythme des dettes.
Les espoirs de Thierry L. se sont envolés à la reprise du deuxième trimestre. Lors de l’Assemblée générale, le proviseur du Lycée bilingue de Mbouda (Lybimbo) leur indique que leurs primes de rendement du premier trimestre ne peuvent être payées car « le gouvernement n’a encore rien donné. Ce sont les frais de l’Association des parents d’élèves et des enseignants (Apee) qui supportent toutes les finances liées au fonctionnement de l’établissement ».
D’après les explications données par l’administration, les liquidités ne sont toujours pas disponibles malgré la note du ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Nalova Lyonga annonçant la mise à disposition des fonds pour le fonctionnement des lycées. En effet, l’instruction du ministre des Finances du 22 novembre 2018 portant comptabilisation des recettes collectées et reversées par l’intermédiaire des opérateurs de téléphonie mobile, dévoilait les procédures pour entrer en possession des fonds des écoles.
Au lycée de Guider dans le département du Mayo-Louti dans la région du Nord, la mise en pratique de ce procédé a permis en décembre dernier de toucher une partie de l’argent qui « n’a servi qu’à régler les dettes », indique un censeur à l’école. Au Lycée d’application bilingue de Yaoundé, les primes des enseignants ont été payées en partie. La situation est la même au Lycée bilingue de Yaoundé « une certaine marge de manœuvre financière a été accordée aux proviseurs pour trouver des fonds afin de pallier le manque de l’administration. On continue avec les emprunts », déclare un surveillant général au Lycée bilingue de Yaoundé.
Les examens officiels qui débutent en mai et vont jusqu’au mois de juillet 2019 pourraient également subir les affres de ces retards de paiement. Car ceux-ci ont été également collectés électroniquement. Des correcteurs des examens sessions 2016, 2017 et 2018 accusent des retards dans le règlement de leurs dus.