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Cameroun : l’opinion divisée sur la démarche du candidat Maurice Kamto

Après que le candidat du MRC à la présidentielle 2018 au Cameroun, a revendiqué la victoire, les avis sont partagés.…

Après que le candidat du MRC à la présidentielle 2018 au Cameroun, a revendiqué la victoire, les avis sont partagés. Si certains pensent qu’il a violé la loi, d’autres affirment que sa sortie n’est pas répréhensible.

Maurice Kamto revendique la victoire à la présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun. Lundi dernier, il a convoqué la presse à Yaoundé pour en faire l’annonce. La réaction ne s’est pas fait attendre de la part, notamment, de Jean Nkuete, le secrétaire général du parti au pouvoir (Rassemblement démocratique du peuple camerounais), mais aussi d’Issa Tchiroma, le ministre de la Communication. Ceux-ci ont jugé illégale, la démarche du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). D’après eux, Maurice Kamto aurait dû attendre la publication des résultats du scrutin présidentiel de dimanche dernier par le Conseil constitutionnel, seul organe habilité à le faire. A ce titre, Issa Tchiroma considère que la déclaration de Maurice Kamto est nulle et de nul effet.

« Se déclarer président élu, c’est s’auto-proclamer président de la République en contravention de la loi électorale », estime le socio-politiste Mathias Eric Owona Nguini.

Le MRC, lui, a rétorqué n’avoir violé aucune loi. Un avis soutenu par Jean-Michel Nintcheu, député du Wouri et cadre du Social democratic front (SDF).

« Fondamentalement je crois que le Pr Kamto a raison d’adopter cette posture offensive dans ce contexte de dictature où toutes les institutions du processus électoral sont à la solde du candidat Biya, qui d’ailleurs a nommé à leurs têtes, ses propres camarades du parti. Biya est, pour ainsi dire, juge et partie ! Ces institutions n’auront aucun scrupule à valider les faux résultats que les militants du RDPC sont en train de fabriquer en ce moment pour renverser la vapeur et assurer la “victoire“ de leur champion. La démarche de Kamto est stratégique parce qu’elle prend à témoin l’opinion nationale et internationale, qui doit anticiper sur une éventuelle crise post-électorale, mais surtout, elle met la pression sur le régime dictatorial de Yaoundé qui est dans une fébrilité incroyable depuis la sortie du candidat du MRC », explique Jean-Michel Nintcheu au quotidien Le Jour de ce 12 octobre.

 Le cadre du SDF a d’ailleurs annoncé qu’il soutiendrait Maurice Kamto si une fois publiés, les procès-verbaux des différents bureaux de vote attestaient qu’il a gagné. Le SDF a pourtant aligné un candidat à la présidentielle 2018.

Mais comment savoir sans la publication officielle du Conseil constitutionnel ? Maurice Kamto a revendiqué la victoire sans pour autant publier les résultats. Ce qui en soit, n’est pas une entorse à la loi, d’après Me Claude Assira. « Selon la loi en la matière,  c’est le Conseil constitutionnel qui est l’organe chargé de proclamer les résultats d’une élection présidentielle. Mais ce n’est pas interdit que lorsqu’un candidat a les résultats, il ne doit pas dire qu’il a gagné ou pas ». L’avocat au barreau du Cameroun estime en revanche qu’au moment de l’annonce du candidat du MRC lundi dernier,« tous les procès-verbaux n’étaient pas encore en sa possession. Le Pr Kamto ne pouvait ainsi s’appuyer que sur les éléments factuels ».

Pour Ayah Paul, homme politique et candidat à la présidentielle 2011 au Cameroun, la déclaration de Kamto n’est pas répréhensible.

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