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Cameroun: l’opposition muselée au lendemain de l’élection présidentielle

Les forces de l'ordre ont de nouveau investi le quartier général du parti Univers pour empêcher la tenue d'une réunion…

Les forces de l’ordre ont de nouveau investi le quartier général du parti Univers pour empêcher la tenue d’une réunion en lien avec l’élection présidentielle.

La conférence de presse de Cabral Libii programmée jeudi, en rattrapage de celle interdite la veille, n’a pas eu lieu. Et pour cause, une escouade de policiers a investi le quartier général où devait se tenir la réunion, empêchant l’ouverture des discussions.

Un scénario similaire avait eu lieu mercredi. Des éléments des forces de l’ordre avaient dispersé les journalistes venus assister à la conférence de presse de Cabral Libii. Ils étaient mandatés par le sous préfet de Yaoundé 4e qui avait expliqué que la manifestation n’avait pas été autorisée.

Cabral Libii et les membres du parti Univers sont, depuis lors, privés de l’accès à leurs locaux. Le candidat  à la présidentielle n’entend pourtant pas baisser les bras. Il a avancé une nouvelle  date pour la tenue de sa conférence de presse. Elle aura lieu le 26 octobre mais il faudra encore patienter pour connaitre le lieu.

Des manifestations organisées par des partis de l’opposition ont été interdites depuis la tenue du scrutin, le 7 octobre dernier. Des policiers ont  fait irruption dans un domicile privé le 11 octobre dernier pour tenter d’empêcher une conférence de presse du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Ils étaient mandatés par le préfet du Wouri et n’avaient présenté aucun mandat pour mener leur action.

Maurice Kamto, le candidat du Mrc, avait tenu deux conférences de presse les 8 et 10 octobre derniers. Celles-ci s’étaient déroulées sous forte surveillances des forces de sécurité et le domicile de ce dernier avait aussi encerclé.

Dimanche, à la veille de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, une marche pacifique organisée par le député Jean Michel Nintcheu -pour dénoncer des fraudes ayant entaché le processus électoral- a été interdite. Des interpellations ont été signalées dont celle d’une journaliste.

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Ces événements se déroulent au lendemain d’une élection largement remportée par le président Paul Biya. 71,28% contre 14% pour Maurice Kamto et 6,28% pour Cabral Libii. L’opposition conteste  cette victoire. Il n’existe cependant plus de recours pur eux sur la scène nationale après l’acte du Conseil constitutionnel qui statue en dernier ressort.

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Paul Biya dirige le Cameroun depuis 1982. Il a succédé à Ahmadou Ahidjo, qui, malade, lui avait passé le témoin. Il a toujours remporté les élections à la quasi totalité des votes. Il entamera son septième mandat le 06 novembre après sa prestation de serment. Le pays a engagé la construction de nombreux infrastructures d’envergure et mène des projets de développement. L’impact de ceux-ci tardent à se faire ressentir dans la vie des citoyens et le respect des libertés individuelles, notamment celui de manifester, a connu une régression ; la répression étant le mode de communication privilégié du gouvernement camerounais.

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