Le fondateur du quotidien Le Messager est décédé le 12 juillet 2010, dans l’état de Virginie aux Etats Unis, des suites d’un accident de voiture
Après la convention des camerounais de la diaspora à laquelle il participait, il devait aller rendre visite à une de ses filles en virginie et c’est sur le chemin qu’un camion a percuté la voiture dans laquelle il se trouvait, a affirmé Jacques Dobell. Selon le rapport de constat préliminaire établi par la police routière de l’Etat de virginie, L’accident était survenu exactement à 14 heures 55, heure locale. La Lexus a eu une panne et s’est mise sur le bas-côté, a affirmé R. Walker le responsable de l’équipe de secouristes qui est intervenue sur le lieu de l’accident. Il a ajouté que selon des témoignages, le gros porteur de la compagnie Providence Forge a frappé la voiture par l’arrière et l’a repoussé à plusieurs centaines de mètres. Pius Njawe qui était assis à l’avant est mort sur le coup. La police de l’Etat l’a tout de suite identifié, toujours selon la déclaration de l’agent Walker. Le conducteur de la Lexus a été conduit à l’hôpital dans un état critique. Le Chauffeur du camion remorque lui n’a eu que quelques égratignures. La police a ouvert une enquête. Pius Njawe s’était rendu aux Etats-Unis le 10 juillet 2010 pour participer à un forum de la diaspora camerounaise visant notamment à obtenir l’alternance politique au Cameroun lors de l’élection présidentielle de 2011. Ironie du sort, en 2002, son épouse Jane Njawe était elle aussi morte au Cameroun dans un autre accident de la circulation. Après ce décès, il avait créé une association pour lutter contre les accidents de la route. Sa disparition a suscité l’émoi au Cameroun et à l’étranger. Le gouvernement avait salué « un des bâtisseurs de la liberté de la presse » dans son pays alors que Jean-François Julliard de Reporters sans Frontières a qualifié Pius Njawé « d’icône de la liberté de la presse ».
De son véritable patronyme Pius Njawé Noumeni, le Directeur de publication du quotidien privé Le Messager basé à Douala, fait partie des professionnels du secteur de la communication qui auront marqué des générations de journalistes. Alors que personne ne pouvait lui prédire un tel avenir dans le monde ô combien sélectif du journalisme, Pius Njawé qui arrive un peu par hasard dans la profession, a su prouver que la réussite réside au bout de l’effort et du travail. Né le 04 mars 1957 à Babouantou dans la région de l’ouest, Pius Njawé entre dans la communication comme garçon de course au journal Semences africaines, emploi qu’il exercera de 1972 à 1974. Après ce passage dans l’organe de presse de René Philombe, il est recruté à l’hebdomadaire La Gazette où il occupera les fonctions de chef des informations intérieures à l’agence de Yaoundé. C’est son reportage Les Lucioles de la nuit qui parle des prostituées et dont quelques extraits sont repris par le journal français Le Monde, qui va lui frayer le chemin vers les sommets. En 1976, il est le correspond du groupe de presse qui édite les magazines Amina et Bingo. En novembre 1979, Pius Njawé décide de prendre son destin en main en créant le Journal Le Messager. Il a fondé Free Media Group, qui employait « 46 personnes dont une vingtaine de journalistes ». Ce groupe est propriétaire notamment du quotidien Le Messager qu’il a créé en 1979 alors qu’il était âgé de 22 ans. Il avait aussi créé une radio fermée juste la veille de son ouverture en 2003 par les autorités.
Pius Njawé en vidéo