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Cameroun: une ONG plaide en faveur du trio jugé pour une blague sur Boko Haram

Amnesty international demande la libération "immédiate" et "sans condition" de ces trois élèves, en soutenant le fait que réprimer l'humeur…

Amnesty international demande la libération « immédiate » et « sans condition » de ces trois élèves, en soutenant le fait que réprimer l’humeur n’avancera pas la lutte contre le terrorisme

Les autorités camerounaises doivent libérer immédiatement et sans condition le prisonnier de conscience Fomusoh Ivo Feh, et ses deux amis Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob, reconnus coupables de «non-dénonciation d’actes terroristes», a déclaré Amnesty International à la veille du prononcé de leur peine.

Le tribunal militaire de Yaoundé devait prononcer mercredi 19 octobre la peine qu’il leur imposera alors qu’ils étaient détenus depuis 2014 pour avoir partagé un message de plaisanterie sur Boko Haram. Ils risquent jusqu’à 20 ans d’emprisonnement.

Le procès a été renvoyé au 02 novembre 2016.

«Une peine d’emprisonnement, quelle qu’en soit la durée, accentuera davantage le cauchemar de ces trois jeunes qui ont déjà passé près de deux années de leur vie en détention préventive», a déclaré Balkissa Idé Siddo, chargée de campagnes pour l’Afrique centrale chez Amnesty International.

Le mercredi 05 octobre dernier, le tribunal militaire de Yaoundé a reconnu les trois jeunes coupables de «non-dénonciation d’actes terroristes» sur la seule base d’un SMS sarcastique envoyé par Fomusoh Ivo Feh et qui disait : «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement : avoir validé 4 matières et la religion au baccalauréat».

«Le prisonnier de conscience Fomusoh Ivo Feh et ses deux amis doivent être libérés immédiatement et sans condition. Les exigences de sécurité nationale et la lutte contre Boko Haram ne peuvent servir de prétexte à la violation du droit de la population camerounaise à la liberté d’expression».

La loi antiterroriste adoptée en décembre 2014 autorise les tribunaux militaires à poursuivre des personnes arrêtées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Amnesty International a plusieurs fois dénoncé les procès conduits devant ces tribunaux, compte tenu de leur manque d’indépendance et d’impartialité, et de l’absence de garantie d’un procès équitable.

«La tragédie que vivent ces jeunes est un non-sens. Réprimer l’humour ne permettra en aucun cas de vaincre Boko Haram et constitue une atteinte grave à la liberté d’expression. Cette répression aveugle doit cesser», a déclaré Balkissa Idé Siddo.


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