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Coopération Nord-Sud: Des maires camerounais à Halluin en France

La commune d'Halluin a prolongé son soutien à sa mairie jumelle de Nkong-Zem, commune rurale de l'ouest du Cameroun Plaidoirie…

La commune d’Halluin a prolongé son soutien à sa mairie jumelle de Nkong-Zem, commune rurale de l’ouest du Cameroun

Plaidoirie pour un soutien
C’est une réelle plaidoirie que Christophe Kenfack, a effectué auprès des responsables de la commune d’Halluin, située dans les environs de la ville de Lille en France. Maire depuis deux ans de la commune de Nkong-Zem située dans la localité de Dschang, dans la région de l’ouest du Cameroun, il s’est rendu à Halluin, avec cinq autres maires de sa localité, pour signer une nouvelle convention de coopération avec sa ville jumelle du nord de la France. Christophe Kenfack a déclaré que son département se situait au même stade de développement que la France en 1789, affirme que la priorité pour sa commune demeurait l’accès à l’eau. Dans les villages que couvre cette localité, il faut souvent parcourir des longues distances pour en obtenir. Grâce au concours de la ville d’Halluin, sept puits ou forages ont déjà été réalisés, pour un coût total approchant les 6 millions de FCFA.

Améliorer l’accès à l’eau pour favoriser le développement
Le maire de Nkong-Zem s’est dit convaincu, que l’amélioration constante des conditions de vie dans sa localité dont la disponibilité en eau constituerait une grande avancée, serait un premier pas vers son développement. Les jeunes qui partent massivement dans les villes pour des travaux mieux rémunérés et des conditions de vie moins difficiles pourraient être plus tentés de rester pour valoriser leurs localités. « Pour ma petite exploitation, je ne trouve pas de bras. Nous voulons que l’État camerounais nous aide à garder nos jeunes » a affirmé Christophe Kenfack. Une plaidoirie qui a été suivie le Jeudi 26 novembre dernier, de la signature par les six maires d’une convention avec le conseil général de Lille, portant sur une aide de 450 000 euros( environ 295 millions de FCFA) durant une période de trois ans, pour l’éducation, la santé et l’environnement. Ces accords sont le fruit d’une longue coopération, qui a débuté en 2001, avec l’adoption de l’arrondissement de Nkong-Zem comme sixième ville jumelle d’Halluin, après Oer-Erkenschwick (Allemagne), North-Tyneside (Angleterre) depuis 1994, Pniewy (Pologne) depuis 1998, Lübbenau (Allemagne) et KoÄ evje (Slovénie) depuis 2000.

Une coopération déjà vieille de trois ans
C’est en 2007 que les bases de la coopération se sont renforcées, grâce à l’impulsion des associations ELANS, en France et Tockem au Cameroun. les 6 communes de département de la Ménoua (Cameroun) parmi les quelles Nkong-Zem, et le Département du Nord (France) se sont engagés dans un programme de coopération triennal (2007/2009) sur les thématiques des appuis institutionnel, à la maitrise d’ouvrage en matière d’éducation (collèges et lycées de la Ménoua) et à la mise en place de services de proximité en matière de santé et d’action sociale (PCIME) et selles de la Jeunesse, Culture et Francophonie. L’association ELANS avait été désignée par le Conseil général du nord pour accompagner les communes de la Ménoua dans la mise en ouvre de ce programme. Le bilan ayant été probant, les deux départements ont souhaité renouveler leur collaboration pour une nouvelle période de trois ans. C’est dans ce cadre que les 6 maires de la Ménoua ont été invités en France pour signer le nouveau programme et contribuer au développement des populations du département camerounais.

Un exemple encourageant d’application du Mécanisme pour le Développement Propre
Pour les experts, ce partenariat entre les mairies de la Ménoua et celle d’Halluin est un exemple encourageant et concret de mise en application du MDP (Mécanisme pour le Développement Propre) au Cameroun. Avant la signature du prolongement du partenariat, les six maires camerounais ont visité des structures de traitement des ordures. «C’est quelque chose de merveilleux, a confié Bernard Momo, maire de Dschang ; on étudie avec ELANS la possibilité de collecter les déchets. On peut faire du biogaz, de l’engrais organique », a-t-il ajouté. Mais la priorité est restée au tri des déchets. Cela coûte moins cher et est dans la ligne du développement durable. M Bernard Momo, maire de Dschang a retrouvé à TRISELEC Dominique Gueluy, qui était venu dans sa juridiction au sein d’une commission d’experts. « Grâce à lui, j’ai une unité de compostage », a-t-il glissé. Le partenariat qui a été signé jeudi dernier au Conseil général de Lille prolonge ainsi le plan triennal mis en place avec un nouveau volet sur le tri des déchets. Il sera possible d’aider Dschang, déjà bien avancé dans ce domaine. Pour les autres agglomérations, il est prévu une étude de faisabilité. Pour aller plus loin, il faudra des fonds européens.
Les observateurs pensent que la région Lilloise en France étant une zone fortement industrialisée, ces interventions au Cameroun rentrent dans le cadre du vaste marché du Carbonne, qui accordent aux zones industrielles du nord un droit de pollution à hauteur proportionnel d’une action de soutien du développement durable dans les pays pauvres. Tant que les populations camerounaises visées en profitent, l’initiative reste louable.


Journalducameroun.com)/n

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