SantéActualité, Santé




De mauvais points pour la santé au Cameroun

Lors de sa visite officielle, le Directeur général de l'UNICEF a trouvé que les indicateurs de santé de la mère…

Lors de sa visite officielle, le Directeur général de l’UNICEF a trouvé que les indicateurs de santé de la mère et de l’enfant étaient trop bas lors

Une évaluation très critique
La visite du Dr Gianfranco Rotigliano, Directeur de la région Afrique de l’ouest et du centre de l’organisation des nations unies pour l’enfance (UNICEF) était une visite d’évaluation. Après un entretien à huis clos avec le premier ministre Philémon Yang, il a été reçu tour à tour par le Ministre Mama Fouda de la santé, et Catherine Bakang Bock des affaires sociales. Dans ces déclarations face à la presse, il ressort en substance que les indicateurs de la santé maternelle et infantile sont très mauvais. Des déclarations qui vont mettre mal à l’aise les autorités de Yaoundé qui ne peuvent prétendre à une campagne de désinformation. En 2004, les dernières enquêtes de santé(EDS) avaient révélé un taux de mortalité maternelle très grave. Toutes les 2 heures au Cameroun, une femme meurt des suites de omplications liées à la grossesse, l’accouchement ou les suites de couches affirmait le rapport.

Les raisons d’une imperfection
Parmi les multiples raisons, on peut en citer trois principales qui expliquent que le décès des femmes figure en première position. Un premier retard causé entre autres par l’ignorance des signes de danger, l’insuffisance de ressources, la faiblesse du pouvoir de décision des femmes et les barrières socioculturelles. En deuxième lieu on retrouve le retard pour arriver jusqu’aux services de santé. Ce retard est souvent le fait de longues distances, du mauvais état des routes, de l’insuffisance de moyens de locomotions, coût des transports. Le troisième est le temps perdu entre l’arrivée à l’hôpital et l’administration des premiers soins. Il dépend de l’attitude du personnel de santé (faible motivation), l’insuffisance en personnel qualifié, faible organisation des services, insuffisance en équipements, médicaments et fournitures adéquats, du coût des soins.

L’Etat indexé
Le secteur public de la santé de la mère et de l’enfant se trouve dans un état déplorable. Ce qu’a d’ailleurs relevé le fonctionnaire de l’UNICEF. Les pouvoirs publics rendent généralement la crise économique responsable d’une telle situation. Des études ont récemment démontré que le problème est plus qualitatif que quantitatif. Tout en admettant que la crise l’a aggravé considérablement comme le montre l’évolution des indices, les observateurs invitent à garder à l’esprit que la mauvaise gestion de l’administration de la santé, comme des autres administrations a toujours existé. L’état sanitaire déplorable du Cameroun, unanimement constaté, ne fait que refléter les dysfonctionnements du système de santé publique. Les documents officiels, les rapports de consultants, les témoignages des professionnels et des usagers convergent pour dénoncer les limites du système.

Le gouvernement invité à des initiatives
Le gouvernement camerounais continue néanmoins de faire des efforts. La visite du Docteur Gianfranco Rotigliano intervient au terme de l’achèvement de la première phase par Le Cameroun mardi 9 mars 2010 d’une campagne panafricaine de vaccination de trois jours contre la poliomyélite à N’Gaoundéré, dans la région de l’adamaoua. Cette campagne, financée à hauteur de 30 millions de dollars par le Rotary Club International cible les trois régions septentrionales du Cameroun: l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême- Nord. Certains observateurs ont fait remarquer que le responsable de l’UNICEF n’a pas été satisfait du déroulement de l’opération au Cameroun. D’un autre côté, il n’aurait pas aussi apprécié que le Cameroun ne possède pas de chiffres actualisés sur l’état des indicateurs en matière de santé maternelle et infantile. Les prochaines enquêtes de santé (EDS) sont toujours attendues. Tout est prêt, on attend juste l’accord des autorités, affirme-t-on à l’institut national de la statistique.

Dr Gianfranco Rotigliano
unicef.org)/n

Suivez l'information en direct sur notre chaîne